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Catherine : « Je vis sous la coupe de mon compagnon qui manifeste une violence verbale journalière envers moi. »

Je suis reconnue « travailleur handicapé » par la MDPH depuis 1999.
Je vis sous le même toit que mon compagnon depuis 3 ans, faisant suite à la naissance de ma fille en septembre 2017. Mon AAH a été presque suspendue par la CAF en 2018, je ne percevais alors moins de 250€. On m’a même demandé de rembourser plus de 16 000€ , alors que j’avais signalé mon changement de « statut » et que je savais ne plus avoir le droit de toucher cette fameuse AAH. Mon AAH a donc été considérablement réduite et à l’époque pour se rembourser, la CAF ne me versait plus la PAJE…

Je vis sous la coupe de mon compagnon qui manifeste une violence verbale journalière envers moi.

Pour le moindre achat, visite chez le médecin  etc. , j’ai le droit d’entendre : « je ne suis pas Rothschild ou bien le Président », » espèce de connasse « , « sale pute », « je vais te faire enfermer », « je vais appeler les pompiers »…
Je précise qu’en plus de ma spondylarthrite ankylosante, je suis soignée pour une maladie bipolaire;

je n’en peux plus de devoir « faire la manche » et d’être à la merci de cet être qui se montrait totalement sous un autre jour du temps où ne nous vivions pas encore sous le même toit…


Cet homme me fait me sentir inutile aux yeux de la société et me pousse vers le bas et si je n’avais pas une once de volontarisme et surtout si je n’avais pas mon traitement en « tuteur », je me serais je pense, déjà suicidée…
La violence verbale fait partie de mon quotidien et je ne la supporte plus, j’ai demandé un appartement afin de me séparer et depuis peu ai donc retrouvé mes droits… Mais je me bats pour que les couples ne se séparent plus à cause de cette loi imbécile qui veut que dès lors que vous vivez sous un même toit même sans être mariés et donc à pas l’abri des aléas de la vie, décès du conjoint, ( pas de réversion), et etc. , (aucune reconnaissance), ne soit plus d’actualité et donc que les revenus du conjoint ne soit plus pris en compte. 
Mon « futur » ex,  puisque je vie encore sous le même toit que lui, gagne 2200 net je crois car je n’ai pas accès à ses fiches de paie. Nous vivons sur Paris avec un loyer de 960€ par mois, une petite fille en bas âge, la mutuelle, les assurances, les courses, le coût des réparations voiture et sa consommation d’essence, et etc. Je précise que j’ai ma fille à charge pour tout ce qui est vestimentaire depuis sa naissance et que mon « compagnon » n’a jamais acheté quoi que ce soit pour elle d’autre que le lait et les couches… J’achète donc ses vêtements sur des plateformes de vente d’occasion car je ne peux faire autrement mais ma fille est toujours très joliment habillée et on ne peut rien déceler de l’extérieur…
Ma demande de logement est en cours mais je n’ai plus d’appartement à échanger comme j’aurais pu le faire autrefois. Aujourd’hui et je dois me rendre à l’évidence,

il me faudra courber le dos pour contrer les harcèlements de mon « colocataire » et surtout ne plus rétorquer à sa violence verbale devant ma fille qui est comme « prise en sandwich » entre nous deux, car les dégâts engendrés sur sa personne en devenir et son enfance sont néfastes.


Voilà mon récit est terminé, c’est ma triste réalité.

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Nathalie : « Je suis devenue facile à dénigrer ! »

Je suis maman de 3 enfants, je vis en couple depuis 10 ans. J’ai toujours travaillé, mais voilà  en 2018 j’ai commencé à avoir des symptômes handicapants et invalidants parfois. Je suis atteinte d’une maladie neurologique mais complexe et en cours de diagnostic encore en 2021. Je bénéficie d’un suivi en centre anti douleur. Je dois arrêter de travailler en 2019, par la force des choses, à cause de douleurs intenses chroniques, des pertes de mobilité et chutes… le début de l’enfer ! On reconnait mon handicap en 2018, on m’ouvre les droits à l’AAH à taux plein, puisque mon conjoint venait de perdre son travail. 

Pour moi qui était très active et entourée, j’ai subi l’isolement. En 2021 je ne touche plus l’AAH, pourquoi ? Parce que mon conjoint est chef d’entreprise ! Mais moi ? Moi je suis toujours avec cette maladie, ces douleurs, chutes, cette fatigue intense, l’isolement. Un couple qui est détruit car je suis devenu dépendante financièrement, bien malgré moi ! 

Car plus rien ne va, je ne suis plus « celle qui ramenait de l’argent », qui gagnait sa vie, qui travaillait ! Je suis devenue facile à dénigrer ! « Je ne sers à rien » et « j’ose répondre, moi qui ne ramène rien à la maison », le manque de respect parce que « je n’ai plus rien à dire », je subis la double peine, pourquoi ?! Car je suis malade et n’ai aucun soutien. 

Je voudrais partir, mais financièrement, je dois choisir entre rester malheureuse dans un couple pour vivre dignement, accepter d’être démolie moralement en plus de la maladie ou partir, et survivre avec 904 euros d’AAH, tout en sachant que je dois subvenir aux besoins de mes 3 fils ! Lequel dois-je sacrifier financièrement ? Celui qui est en sport études et qui coûte plus cher, celui qui veut faire des activités sportives ou celui qui doit passer son permis et avoir une voiture ?
Et comme mes deux aînés ne vivent plus avec moi pour leurs études, je n’ai pas d’aide ou d’allocation !  Et bien je vais devoir me sacrifier encore, car je ne suis qu’une maman malade qui subit des lois de l’État… 

L’ État ne saura jamais ce qu’est la vraie vie de personnes malades ou handicapées !

Au-delà du fait que nous ayons l’AAH calculée sur les bases du revenu du couple, il y a aussi le fait que notre maladie nous empêche de travailler pour avoir un bon niveau de vie ! Notre maladie creuse un fossé, mais on nous jette dedans en faisant de nous des « cas sociaux », avec une rentrée d’argent totalement dérisoire et à peine suffisante pour boucler des fin de mois !

Me voilà à 39 ans officiellement dépendante financièrement et obligée de subir les violences conjugales qui ne m’aident pas à aller mieux !

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Ghislaine : « Sous le règne… »

Je suis atteinte d’une maladie génétique dégénérative, orpheline ne me permettant pas d’envisager une vie professionnelle. Cela fait plus de vingt ans que je suis classée dans la catégorie des 80 % et plus.

Quand j’étais célibataire, l’AAH me permettait de subvenir à mes besoins « primaires » me nourrir, me loger, payer mes factures, me soigner quelques fois, prendre soin de moi de temps en temps. 
Il y a dix-sept ans j’ai rencontré l’amour. Nous avons fait le choix de vivre ensemble car nous voulions l’un l’autre profiter des fruits de ce dernier (2 filles) ensemble. Malheureusement, j’ai très vite été rattrapée par « les lois » conditionnant l’octroie de cette allocation de subsistance qu’est l’AAH. En effet, j’ai vu mon AAH réduite à 0,00 €/mois car mon conjoint avait bénéficié d’une légère augmentation de ressources.  

À partir de ce moment l’amour a été vaincu par les difficultés financières engendrées par la perte de cette allocation.

Aussi, ma vie n’est pas à envier. Je suis confinée depuis des années de par ma perte d’autonomie. Je n’ai pas de revenus,

je subis des violences psychologiques et mes enfants ont honte de moi car je ne suis pas « productive ». 

SOUS LE RÈGNE DE LA « CONJUGALISATION » DES REVENUS POUR LE CALCUL DE L’AAH, ÊTRE HANDICAPÉ(E) C’EST :

  •  Une vie de couple qui vole en éclat ;
  • Être dépendant physiquement et financièrement ; 
  • Ne pas pouvoir subvenir à ses besoins, faire l’acquisition de matériels de compensation de handicap, adapter son logement
  • Et de ce fait, subir des violences psychologiques (humiliations, reproches…) voire physiques ;
  • Ne pas avoir de vie sociale ; 
  • Culpabiliser.

POURTANT :

  • Être handicapé (e) n’est pas un choix ; 
  • Souffrir d’une maladie incurable, non plus ; 
  • Ne pas pouvoir travailler n’est pas un choix ; 
  • Perdre son autonomie et sa dignité non plus. 

SOUS LE RÈGNE D’UNE « DÉCONJUGALISATION » DES REVENUS POUR LE CACUL DE L’AAH, ÊTRE HANDICAPÉ(E) CE SERAIT :       

  • Pouvoir vivre dans des conditions un peu plus sereines ;
  • Réduire un peu la précarité financière à défaut de la précarité physique ; 
  • Redonner les moyens aux handicapés de prendre soin d’eux, de se soigner ; 
  • Pouvoir sortir d’un quotidien de violences, d’isolement ; 
  • Retrouver le sourire, s’extirper d’une vie de souffrances…
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Freaks : « Si je suis à nouveau victime de violences conjugales, je ne pourrai pas partir »

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Nathalie : «Je ne veux plus être tributaire de quiconque ! »

J’ai 54 ans,  je suis divorcée d’un ex mari qui ne cessait de dire que je vivais grâce à lui. Je ne touchais pas l’AAH car son revenu mensuel était trop élevé. J’ai subi ses remarques très désobligeantes, et ai fini par comprendre que c’était un pervers narcissique. 

Je suis maintenant remariée, je ne veux plus vivre la même chose, je ne veux pas dépendre de mon mari bien que LUI comprenne.

Moralement,  je me sens mal à l’aise avec cette situation. Le souci, c’est que mon mari va avoir un CDI et donc fini l’AAH ! Mes 3 fils ont plus de 20 ans… Donc plus d’indépendance financière.

Je ne veux plus être tributaire de quiconque ! Je veux être indépendante financièrement ! 

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Claire : « Je suis une ex victime de violences conjugales »

Je suis une ex victime de violences conjugales. Et pour ne plus en subir, je vis seule depuis plus de 15 ans, sans attache. Parce que ma perte d’autonomie financière est un risque réel de me trouver de nouveau en état de soumission totale ! Perdre ses droits, perdre son identité, perdre ses repères… Puis vivre dans l’isolément avec le handicap. Ces situations sont toujours plus difficile à dénoncer, à faire comprendre à son entourage.

Alors le choix est simple, la solitude totale ! Ma perte d’autonomie financière est un risque réel de me trouver de nouveau en état de soumission totale ! Il coûte cher en terme d’accompagnement, de logements à adapter. Notre maladie ne doit pas être une double peine !

Être handicapé-e, ce n’est pas un choix, c’est un état limitant nos choix  ! Alors nous condamner à  vivre seuls-es c’est une discrimination sociale et une mise « sous tutelle » de notre citoyenneté.

Nous sommes suffisamment dépendants-tes de notre corps pour ne plus subir les recherches d’économie de l’État à tout va. Être malade, handicapé-e ce n’est pas un choix c’est notre réalité. 

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Nina : « On fait passer le salaire du conjoint avant notre AAH. »

Mon époux et moi même avons dû nous séparer ! Car « je ne servais à rien du tout » pour lui. Son salaire mangeait l’intégralité de mon AAH.  Il gagnait par mois entre 1800 € nets et 1900 € nets. Pour moi, c’était donc aucune ressource !

Mon époux m’a fait énormément souffrir, il me rabaissait, me disait que je ne « servais à rien » que « j’étais inutile à ses yeux » et « une bonne à rien ». Nous nous sommes donc séparés.

À ce jour, je me retrouve sans logement et hébergée dans ma famille, trimballée de droite à gauche…

Tout cela  parce que l’on fait passer le salaire du conjoint avant notre AAH ! Laissons au moins leurs droits aux personne handicapées ! Cela empêcherait certaines relations de couple devenir toxiques, voire dangereuses ! 

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Christian : « Mon conjoint et moi on a failli se quitter plusieurs fois, on en est même venu à se battre. »

Bonjour, je m’appelle Christian et mon conjoint Olivier. En décembre 2019 j’ai déclaré mon conjoint, conséquence début janvier la CAF m’a coupé mes droits pendant 5 mois. J’ai fait 3 tentatives de suicide car j’ai failli perdre mon appartement et j’ai été convoqué devant le juge. J’ai fait un dossier de surendettement car trop de dettes. J’ai vendu ma télévision.

Je ne touche plus que 324€ et la CAF me prend 631€ pour payer la dette d’être en couple…

Je suis malade depuis l’âge de 15 ans, je fais de la psychose qui s’aggrave. À ce jour la CAF continue de me prendre 631€ bien que je sois à la banque de France.

Mon conjoint et moi on a failli se quitter plusieurs fois, on en est même venu à se battre car c’est très compliqué. Pendant le confinement il fallait que l’on vole des légumes pour survivre. C’était très dur, sans compter les courriers des dettes qui n’en finissaient plus…

à ce jour c’est toujours compliqué.

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«Je dois donc payer le prix de ce projet, prendre tous les risques pour me retrouver en situation de dépendance financière totale »

Il y a 15 ans, je vivais ma première véritable histoire d’amour. 
Lui, âgé de 3 ans de plus que moi, a eu un passé bien difficile, de chantiers d’insertion en logements précaires. Moi, j’ai tout juste 18 ans, une maladie génétique qui m’handicape à 80% et me rend entièrement dépendante à certains moments de ma vie.

Tous les deux, on décide d’écrire une nouvelle page ensemble, pour s’en sortir.

C’est mon premier logement car je vis encore chez mes parents. J’effectue les démarches de mon côté, je fais mes études et travaille dès que j’en ai l’occasion, l’AAH me permet de payer un loyer et quelques factures. Lui enchaîne sur quelques missions d’intérim, puis plus rien. Il n’a pas de quoi payer les factures, puis il n’a plus aucun revenu. On se renseigne pour qu’il puisse faire une demande de RSA. Refusée tout net…

Pas de cumul AAH & RSA…

C’est injuste, on est déjà en situation précaire à tenter de joindre les deux bouts, et ça s’empire… On vit à deux sur mon AAH, soit 900 euros, et la situation entre nous se dégrade largement.

Des disputes, des insultes, et parfois même, de la violence physique. Il me met en tête que je suis incapable de gérer le logement, qu’il en fait trop, que s’il part je ne m’en sortirai pas… Et insidieusement il arrive à me le faire croire. La situation m’échappe…

Je lui demande de partir, il part quelques jours… Je me déclare seule à la CAF, imaginant que cette situation va prendre fin, mais je n’arrive pas à m’en sortir. De son côté, il effectue une demande de RSA alors qu’il est hébergé à titre gratuit. Mais il revient… Il ne participe pas financièrement à mon logement, et étant au bord du gouffre, dans les périodes où il revient à la maison, on sait qu’on a une épée de Damoclès au dessus de la tête.

C’est une grande source de stress pour moi qui mène la barque comme je le peux. On vit de cette manière durant 3 ans… Puis contrôle de la CAF, c’est la descente aux enfers, toute ma vie est épluchée, nous sommes humiliés car traités comme des resquilleurs… Je démontre pourtant que j’assume seule mon logement et que la notion de couple ne peut être retenue, mais ce n’est pas le point de vue de la CAF puisque il lui arrive de donner mon adresse comme lieu de domicile… Nous sommes condamnés à devoir rembourser plus de 2 500 euros…

Je me retrouve à devoir justifier de ce « couple » que je subis tellement.

Cette épreuve me met plus bas que terre. Et désormais il ne veut plus partir. Pourtant je le mets au pied du mur, je ne veux plus de cette vie là, mais il revient toujours chez moi, dès que les personnes qui l’accueillent souhaitent le mettre dehors. Je vis un enfer, et ma maladie me rend vulnérable, et dans ces moments, c’est la seule personne sur qui je peux compter. Je me dis qu’il va trouver un emploi et que cela lui permettra de trouver un logement mais les mois s’écoulent et on se cache, on se dissimule, la honte et la peur d’un nouveau contrôle. Je suis sous emprise, dans une spirale infernale, je fais des crises d’angoisse quotidiennement. L’année suivante il retrouve un emploi en intérim, l’espoir renaît. Je trouve le courage de partir de mon logement en lui mettant un ultimatum : je ne rentrerai que quand il sera parti… Il part, je me retrouve seule, c’est très difficile mais je suis libérée.

Cette expérience de la vie de couple m’a traumatisée. Car au delà des aléas propres au handicap, à la vie à deux, les règles de l’ AAH m’ont conduite à être dans une situation de dépendance, et même si je n’étais pas dépendante de lui, il l’était de moi, l’effet est le même. 

Aujourd’hui je me suis remise de cette histoire, autant qu’on puisse l’être. J’ai rencontré quelqu’un de bien depuis quelques mois, et on aimerait vivre ensemble, sauf qu’il travaille sur Paris, et que si on souhaite mener notre projet à bien, je vais devoir quitter tout ce que j’ai pour le rejoindre, retour à la case départ, et en prime, mon AAH sera supprimée, puisque il touche un salaire moyen pour la région parisienne mais qui, pour la CAF, est trop élevé (1600 euros).

Je dois donc payer le prix de ce projet, prendre tous les risques pour me retrouver en situation de dépendance financière totale en plus de la lourdeur de la maladie à gérer.

Pour lui, c’est déjà pas un cadeau mais là, c’est carrément du masochisme ! Cette loi nous pousse à vivre seul, à rester chez nos parents ou à aller en institution spécialisée, ça ne va pas dans le sens de l’épanouissement de la personne. Je m’estime chanceuse d’être dans un pays qui me permette de pouvoir « m’autoriser » à vivre en prenant en compte que je ne peux pas travailler autant que quelqu’un de valide.

Mais allons plus loin, le désir de tout un chacun est de pouvoir construire un foyer, être autonome, pouvoir travailler, construire un projet, et croyez nous, nous nous battons chaque jour dans ce sens ! 

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«Impossible pour moi de redevenir dépendante financièrement de quiconque»

Témoigner… revenir et écrire sur sa vie d’avant, d’aujourd’hui… mais surtout celle que l’on ne veut plus demain ! Exercice synonyme de douleurs (encore) mais aussi porteur d’espoir. J’ai 53 ans, j’ai 4 enfants, 2 encore à la maison qui ont 15 et 20 ans. Divorcée depuis 3 ans, séparée depuis 5 ans. Je touche l’AAH à taux plein depuis 4 ans et 6 mois.

Avant de trouver cette force vitale de pouvoir quitter notre maison, il m’a fallu presque 5 années… 5 longues années de piques… de réflexions, d’allusions à mon handicap qui ne se voyait pas… 

Au début je travaillais encore, puis j’ai réduit… »Tu travailles pour rien… », « Tes frais d’essence ne sont même pas couverts par ton salaire »… »Tu as vu ce qu’on paye de cantine pour que tu ailles bosser », etc… Énumérer est trop difficile pour moi. Et puis un jour malgré un énième « Mais ma pauvre… regarde-toi, tu as 4 enfants, tu as mal partout, tu n’es plus toute jeune, pas un centime, sans moi t’as rien… » je lui ai dit STOP. FINI.

Il s’est vengé, à sa façon. Il a pris ma carte bleue, mon chéquier, m’a insultée, craché au visage, etc.

Il ne mettait de la nourriture dans le frigo que pour nos enfants. J’ai tenu, à aucun moment je n’ai cédé, comme je l’avais si souvent fait auparavant, par peur… La peur m’avait définitivement quittée.

J’ai fait toutes les démarches nécessaires pour débloquer mon AAH, j’ai eu la chance de rencontrer des personnes à la CAF qui ont accéléré les choses.

Mais trouver un logement ! « Mais, Madame vous n’avez qu’une allocation, ce n’est pas pérenne… ça peut s’arrêter du jour au lendemain… ». Et oui, parce qu’en plus de la souffrance, du manque de vie sociale, du deuil de celle que vous étiez avant, de la nouvelle vie qu’il faut apprivoiser, accepter, il faut aussi que tous les 2 ans, 3 ans – ou plus c’est selon – que vous justifiez auprès de la MDPH de votre handicap, que vous leur VENDIEZ votre handicap et vos douleurs…

Mais je l’ai obtenu mon petit nid de réconfort ! Au bout de 6 mois je l’ai obtenu ! Les combats, ces combats, plus ceux que nous infligent à tous la vie, je les ai menés, je les mène encore. 

Mon dernier fils a besoin de soins psy, que je paye, seule… Je quémande tous les mois une pension alimentaire, leur père ne les prend jamais. Les soins de mon fils restent la priorité. Donc les miens passent en second voir troisième plan. Adieu sophro, ostéo, yoga… juste kiné deux fois par semaine…

Je me suis reconstruite, un peu, je suis abîmée, à vie, je le sais. Même si je suis capable de bonheur. J’ai un amoureux depuis 3 ans, j’ai cette chance, un homme d’une intelligence, d’une patience, d’une écoute sans pareille…. mais nous ne sommes pas un couple « normal ». 

Impossible pour moi de redevenir dépendante financièrement de quiconque. Impossible pour nous de nous marier, nous pacser, acheter une maison…. juste voir nos deux noms ensemble sur un quelconque projet…

Aucun d’entre nous ne mérite cette double peine… il est temps que les choses changent, évoluent ! Quelle image donnons nous à nos enfants, futurs citoyens de ce qu’est la loi, l’acceptation de la différence ?

Force et courage, nous en avons, physiquement souvent moins que les autres mais notre cerveau et notre volonté est intacte ! Ensemble, on y arrivera !