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Nicolas : «Je me sens mal…»

Je suis en couple depuis 15 ans et marié depuis 5 ans. Aujourd’hui je ne touche plus l’AAH.

Je me sens mal de ne plus pouvoir travailler à cause de ma santé et mal de ne pas pouvoir participer financièrement aux dépenses de notre foyer.

Psychologiquement cette situation me déprime et à deux c’est difficile de vivre avec un seul salaire.

Je trouve cela vraiment honteux de prendre en compte le salaire du conjoint ou de la conjointe de la personne handicapée !

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«J’ai surtout le sentiment d’être juste un frein…»

actuellement en situation de handicap dû à un trouble de panique avec agoraphobie, la plupart des interactions sociales sont très difficile pour moi, ce qui m’empêche totalement de travailler.


En plus de mon handicap, ma situation financière est une source de stress et de déprime énorme pour moi car je suis actuellement obligé de vivre sur le dos de ma conjointe à seulement 23 ans… à cause du plafond couple de l’AAH. Le salaire de ma conjointe est pris en compte, et j’ai l’impression que mon handicap m’empêchera d’avoir une vie normale, sans avoir peur du lendemain. J’ai surtout le sentiment d’être juste un frein pour ma compagne car en plus de s’occuper de moi,  elle doit aussi tout assumer seule financièrement.

Alors doit-on choisir entre l’AAH et notre couple ? 

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Angélique : « Je vis dans le péché…»

J’ai 45 ans et je vis dans le péché avec Didier. Par péché, je veux dire tout ce qui englobe les mots qui désignent un couple. Je vis donc AUX CROCHETS DE MONSIEUR.   

Eh oui, je savais que ça allait encore arriver ! Une amputation de ma liberté financière après le départ de ma fille pour ses études. Mais autant !

Je ne pensais pas que je passerai de 520 € à 68€  ! C’est vraiment incroyable !


 Parce que j’ai oublié de vous dire, je suis handicapée dans l’incapacité de travailler ! Je suis dans le cercle vicieux de l’AAH, ce système soit disant pour aider les personnes en situation d’handicap.  Alors déjà vivre avec un handicap, c’est un combat de tous les jours et en plus, il faut se justifier régulièrement auprès de la MDPH. Presque pleurer pour pouvoir être reconnu comme telle ! 

Aujourd’hui 22 septembre 2021, après consultation sur mon compte CAF pour la prestation AAH, mon amour-propre prend un coup . Je me sens comme un déchet de la société. Maintenant vais je devoir quémander à Didier le droit de prendre une douche ou même de manger ? Puisque je vis à ses crochets. 

On prend en compte les revenus de mon compagnon pour le versement de l’AAH alors que l’on est même pas mariés ! Dur dur de comprendre la société….


Je vous remercie de m’avoir lue même si je suis une goutte d’eau dans l’immense océan de la politique.

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Andréa : «On me conseille de frauder »

J’ai 25 ans, autiste asperger diagnostiquée à mes 17 ans. J’ai reçu l’AAH depuis mon diagnostic, et vu que cette allocation est faible pour avoir un logement, je vis encore actuellement chez mes parents. 

Je suis en recherche d’emploi depuis 2016, malheureusement mon autisme ne fait qu’effrayer ou laisser les préjugés envahir les employés que j’ai tentée de convaincre dans ma recherche d’emploi. Je fais du coup partie des 95%  d’autiste au chômage en France. 

J’ai fini par découvrir la loi de l’AAH en couple via mon assistante sociale, car je suis en couple depuis quelques mois. On essaye avec mon petit ami également autiste, de quitter nos logements parentaux, et on nous annonce que mon AHH sera réduite ou risque de disparaitre dû au travail de catégorie B de mon petit copain. 

Je ne peux m’imaginer vivre soumise et dépendante de mon petit copain, lui demander de l’argent pour payer ma psychologue et psychiatre , ainsi que mes envies de sorties ! Psychologiquement, je peux pas ! Je refuse ! 

Furieuse, injuste, je suis depuis en conflit avec moi-même car on me conseille de frauder pour ne pas à choisir entre mon couple et mes ressources pour vivre !

Est-ce comme cela que la société imagine les personnes handicapés ? Vivre célibataire à vie pour manger et avoir un toit ? ou être dépendant du conjoint sans aucune autonomie financière ? Le gouvernement me force t-il à vraiment choisir entre ces deux choix ? SEULE ou SOUMISE ?! 

Nos arrières grands-mères se sont battues pour que leurs compte en banque ne soit plus contrôlé par leur maris et maintenant ce sont les femmes et hommes handicapé.e.s qui demandent à ne plus être soumis au salaire de leur conjoint(e) ! Nous sommes au XXI e siècle ! Il est temps d’abolir cette loi qui ne devrait même pas exister !  Mon AAH, Mon handicap !

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Claudia : «Il en va de la dignité d’un pays d’être solidaire de ses populations les plus fragiles»

J’ai été dépendante financièrement de mon conjoint qui gagnait un peu plus de 2000 euros par mois, l’AAH je n’y avais donc pas droit ! Être dépendante de l’autre, c’est une vie au rabais, un contrôle économique et moral de tous les jours…

J’ai eu la force de divorcer… Et de la force il en faut quand on comprend combien LA CAF est réactive pour relancer des droits !  Une semaine d’attente entre chaque rendez-vous téléphonique, des réponses  évasives voire erronées qui me disaient de repasser par la case MDPH !!! Et combien de recherches sur la toile pour savoir si j’avais droit à une prestation compensatoire ! J’ai fini par  comprendre que la solidarité familiale brandie en étendard par LaREM ne tenait plus en cas de divorce ! Oui, la prestation compensatoire ampute l’AAH d’autant ! Etonnant , non ? Et bien même pas, quand on connaît la politique du moins disant social de ce gouvernement ! Notre cher président dirait que ça coûte « un pognon de dingue », n’est-ce pas !!! Que dire du maintien des personnes en situation de handicap sous le seuil de pauvreté… Que dire en effet d’un hypothétique salaire (c’est bien connu, il suffit de traverser la rue pour trouver un emploi de nos jours ! ) qui entre lui aussi en déduction de l’AAH au bout de six mois de travail !

Notre handicap, nous ne l’avons pas choisi ! L’AAH n’est pas un revenu social comme les autres, il en va de la dignité d’un pays d’être solidaire de ses populations les plus fragiles dont nous faisons partie !

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Davy : «Mon ex s’impatiente et souhaite me voir partir au plus vite ! »

Je suis considéré comme handicapé car je suis sujet à des crises psychotiques depuis 17 ans maintenant.
Reconnu handi par la mdph de l’Eure, je suis suivi à l’hôpital de jour.



Je suis séparé récemment, je dois trouver un nouveau logement car je vis chez mon ex.
Là où tout se complique, c’est que la CAF prends en considération ma situation d’il y a deux ans pour le calcul de la AAH. Hors, il y a deux ans j’étais pacsé et mes impôts étaient calculés conjointement avec mon ex. Donc à ce jour, je touche 300 euros au lieu des 902 euros de AAH alors que je suis isolé et que je dois rapidement trouver un logement. Bien sûr j’ai effectué une demande de logement social mais je sais que je ne peux pas compter sur cette solution avant de nombreuses années car je ne suis pas prioritaire. Ma seule solution est de trouver un logement dans le privé mais c’est complètement impossible car on me demande une attestation CAF avec une AAH complète, avec mes 300 petits euros, je ne peux donc pas me loger !

Mon ex s’impatiente et souhaite me voir partir au plus vite !
Comment puis-je m’en sortir ?
Je ne peux donc pas me loger et mes 300 euros couvrent à peine mes dépenses mensuelles.
Je ne vais pas pouvoir attendre et si mon ex me demande de partir, je me retrouve à la rue avec un traitement anti-psychotique qui me fatigue, sans toit et sans solution en espérant que je ne fasse pas une crise supplémentaire !

Voilà ma situation, j’ai recherché une solution dans tous les sens, même avec une assistante sociale mais elle n’existe pas cette solution !

Seule la déconjugalisation me sortirait de cette situation.

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Elise : «Pourquoi autant de mépris ?»

J’ai un handicap psychique, dit invisible à plus de 80 %. Ne pouvant donc pas travailler, je dépends complètement de mon conjoint financièrement. Et il me le fait ressentir.

J’ai honte, je me sens inutile, dépendante, et prisonnière. Je suis donc isolée et ne trouve en aucun cas ma place dans cette société soit disant inclusive (…).

Je sais pertinemment que je ne suis pas la seule dans ce cas. Pourquoi tant d’incompréhension de la part du gouvernement de Macron ? Pourquoi autant de mépris ? Je n’ai pas choisi mon handicap.

C’est douloureux de se sentir rejetée et il est très difficile de voir le bout du tunnel. Mon mari est loin d’être riche, juste au dessus du plafond. Mon fils de 18 ans qui a choisi des études spécifiques à l’étranger se retrouve dans une école privée ne peut percevoir une bourse. Je suis triste de ne pas pouvoir lui venir en aide financièrement et également triste de savoir qu’il est déjà endetté parce qu’il a été obligé de contracter un prêt étudiant.

Le monde de Macron est loin des préoccupations des femmes en situation d’handicap.

Il n’est pas concerné par la misère des personnes qu’il est censé représenter. Ce témoignage est loin de dire mon mal être et mon désarroi.

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« Refuser la déconjugalisaton de l’AAH c’est … »

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Anthony : « Faire ceci ou cela « avec mon autorisation » »

J’ai 30 ans, asperger, en couple avec Andréa, 24 ans, également asperger. 


Nous percevons tous les deux l’AAH. J’ai eu la chance de trouver un emploi que je commence au premier septembre. Nous vivons tous les deux chez nos parents, et

une de nos premières priorités est de vivre le cordon ombilical coupé, comme un couple que nous sommes dans un appartement loué. 


Débutant en vacataire catégorie B dans la fonction publique, mon salaire net ne sera pas mirobolant. 
Ma copine risque de perdre son AAH alors que, elle, est encore en recherche d’emploi. 
Nous avons chacun de notre côté bien entendu des factures, des coûts fixes (comme une voiture chacun à entretenir, des rendez vous medicosociaux, assurances, téléphone, ou encore bientôt des dépenses alimentaires) .
Ce probable « trou » nous place en situation d’inconfort, mais pire, empêcherait ma copine d’avoir son propre porte-monnaie et l’amènerait dans la situation inconfortable de me demander de l’argent pour vivre, autrement dit, faire ceci ou cela « avec mon autorisation ».

Les femmes se sont battues et ont eu le droit de vote et celui d’ouvrir un compte en banque sans l’aval du mari, au XXe siècle. 
En sommes-nous vraiment là en 2021?

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« Mon plan de carrière est en pause à cause de cette conjugalisation…»

En 2003, je fais la rencontre via internet de celle qui deviendra mon épouse, elle est atteinte d’ostéogenèse imparfaite et est donc à ce titre, handicapée à plus de 90% et le restera à vie.

 Je suis Belge, elle est Française et nous vivons pendant plusieurs années une vie de couple à distance, avec des moments de retrouvailles plus ou moins long. En 2010, arrive la naissance de notre fille qui, pour chance, n’est pas atteinte du handicap de mon épouse. Nous continuerons de vivre à distance pendant 4 ans. Vu que cela devient de plus en plus compliqué, nous décidons en 2014 que je quitterai mon pays et que je viendrai m’installer en France avec elle. 

 C’est là que les problèmes ont commencé. 

Rapidement, des problèmes familiaux entre ses parents et moi font que mon épouse fait un épisode de dépression et se trompe dans le formulaire de changement de situation adressé à la CAF en datant notre installation ensemble à 6 mois en arrière. 

La CAF nous tombe bien évidemment dessus, coupant immédiatement toutes prestations et réclamant les avis d’impositions N-2 et tout le tralala habituel sauf que pas de chance, il s’agit d’avis d’imposition belge et que la CAF n’y comprend rien…

Ils décident donc d’utiliser mon revenu brut afin d’effectuer le calcul. Et là, le couperet tombe, AAH a 0€ et indu à rembourser de 2000€, nous sommes dévastés, nos projets sont anéantis. La procédure durera plusieurs mois, durant lesquels nous habiterons à trois dans un studio de 23m², faute de pouvoir se payer plus. Durant la procédure, la CAF ne veut RIEN entendre malgré les diverses preuves apportées,  par exemple à la date indiquée par mon épouse, je ne résidais pas en France ou le fait que le traitement pris par mon épouse suite à sa dépression provoque une confusion des idées…Jamais nous n’avons été reçus, malgré nos sollicitations.La commission de recours amiable nous est refusée, sans aucun argumentaire autre que « c’est comme ça, c’est les règles ».

Le défenseur des droits, traitera notre dossier avec dédain. Un avocat sera même pris afin de contester la décision en justice, mais celui-ci nous fera faire n’importe quoi, amenant à une reconnaissance de dette, notre sort est donc scellé et un échelonnement de la créance est mis en place par la CAF.
Recevoir un courrier avec le logo de la CAF nous angoissait, mon épouse a d’ailleurs durant cette période refait des épisodes dépressifs, avec hospitalisations à la clef. Nous passerons presque deux ans dans ce studio de 23m² afin de rembourser la créance. 

A l’heure actuelle, mon épouse a récupéré son AAH à taux plein mais au prix de plusieurs concessions et grâce à l’abattement amené par notre enfant.


Afin de faire baisser mon revenu fiscal, je suis contraint de travailler à 40km de notre domicile afin d’avoir des frais réels conséquents, ainsi que de refuser toutes heures supplémentaires.
Mon plan de carrière est en pause à cause de cette conjugalisation des revenus, heureusement mon employeur est compréhensif.
Mais que va-t-il advenir lorsque notre fille quittera le foyer ou si elle gagne sa vie en restant chez nous ?
Je crains le pire malheureusement.