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Jakie : « Je renonce même à une vie sentimentale »

Je suis handicapée et reconnue. J’ai eu un accident de travail en 2001 et depuis c’est la descente aux enfers. J’ai été opérée 26 fois donc je ne peux travailler. Je vis avec des douleurs 24/24, tout au long de l’année. J’en subis les conséquences physiques et psychologiques. Tout ça pour entendre me dire qu’avec les années, ça ne va pas aller mieux. Je suis donc condamnée à des traitements lourds à vie. Chaque jour, je suis dans un état différent. Donc j’étais obligée de dépendre des revenus de mes compagnons.

Je renonce même à une vie sentimentale car suivant les revenus que la personne perçoit, je perdrais aussi ma dignité.

Cette solitude, c’est un cauchemar ! C’est très dur à vivre, car il y a des moments où j’aimerais partager un peu d’amour avec une personne de mon choix. Dans des moments très douloureux , savoir que j’ai une personne avec moi en cas de soucis.

Au lieu de tous ces petits rien qui peuvent faire beaucoup, je reste seule dans ma prison de souffrances, juste pour ne pas perdre l’unique revenu dont j’ai droit avec le minimum pour vivre qui est l’AAH.

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Claire : « Je suis une ex victime de violences conjugales »

Je suis une ex victime de violences conjugales. Et pour ne plus en subir, je vis seule depuis plus de 15 ans, sans attache. Parce que ma perte d’autonomie financière est un risque réel de me trouver de nouveau en état de soumission totale ! Perdre ses droits, perdre son identité, perdre ses repères… Puis vivre dans l’isolément avec le handicap. Ces situations sont toujours plus difficile à dénoncer, à faire comprendre à son entourage.

Alors le choix est simple, la solitude totale ! Ma perte d’autonomie financière est un risque réel de me trouver de nouveau en état de soumission totale ! Il coûte cher en terme d’accompagnement, de logements à adapter. Notre maladie ne doit pas être une double peine !

Être handicapé-e, ce n’est pas un choix, c’est un état limitant nos choix  ! Alors nous condamner à  vivre seuls-es c’est une discrimination sociale et une mise « sous tutelle » de notre citoyenneté.

Nous sommes suffisamment dépendants-tes de notre corps pour ne plus subir les recherches d’économie de l’État à tout va. Être malade, handicapé-e ce n’est pas un choix c’est notre réalité. 

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Marianne : « Le bel oiseau s’envole au son du chant de l’AAH !»

Comme toutes les personnes reconnues handicapées je viens à mon tour témoigner de ma vie de solo forcée ! Reconnue invalide complétée par l’AAH, à 59 ans, la solitude fait partie du quotidien car

la dépendance financière fait fuir le futur « compagnon  » et le bel oiseau s’envole au son du chant de l’AAH ! 

Qui n’a jamais rêvé troquer sa vie de solo pour une vie de couple ? Et pourtant ce rêve nous est refusé ! C’est inadmissible et inacceptable au 21ème siècle ! Choisir entre l’Amour et la dépendance financière c’est exclure les personnes handicapés de la société alors qu’elles en font partie !

Seuls les parents ont la charge financière de leurs enfants handicapés ce n’est pas le rôle du (futur) conjoint / compagnon !

Rendez nous notre dignité et autorisez nous à vivre heureux, à sortir de cette solitude imposée !