Je suis une personne comme tant d’autres en situation de handicap. Je percevais l’AAH à taux plein.
Jusqu’au jour où je me suis mise en couple : plus rien ! Pour cause : le salaire de mon mari ! Et là, la déchéance, la frustration, la honte, la nullité, malade encore plus que je ne le suis déjà ! Être dépendante de l’être cher est trop injuste, je me sens en infériorité, angoissée constamment à l’idée de ne servir à rien ! Ne pas pouvoir subvenir à mes besoins personnels. C’est atroce de vivre ainsi, mon couple en pâtit beaucoup, désaccords, disputes, et parfois idées noires, voir suicidaires, ce n’est pas juste ! Nous sommes malheureux et tout ça !
MON HANDICAP + LE MANQUE DE REVENUS + MA PERTE D’AAH = TRISTESSE
Je partage mon expérience avec vous. Je m’appelle Mélaine et je suis mariée depuis un an à un homme formidable Romy, handicapé à 90% . À notre plus grande surprise il a perdu dans la foulée 500€ de son AAH car je perçois 1600€ de salaire ce qui est pour les organismes « trop de salaire ». Or nous n’habitions même pas sous le même toit par faute de trouver un logement adapté à sa situation de handicap.
Ce jour nous avons enfin un toit commun avec un loyer de 860€ hors charge et malheureusement pas d’aide au logement car je perçois trop de salaire et mon mari perçois 434€ d’AAH .
Il est nécessaire et indispensable de dissocier les revenus pour éviter une dépendance supplémentaire de la personne handicapée. Cela simplifierait les projets de vie de couples et permettrait qu’une vraie chance de vivre une vie la plus normale possible soit donnée à chaque citoyen.
La dépendance heureuse. Ah, mais tu es heureuse, alors, tout va bien, c’est l’essentiel … À 51 ans, atteinte de Polyarthrite Rhumatoïde depuis l’âge de 14 ans, je ne me souviens plus du tout de ce que c’est de passer 24h sans douleur. Je ne vais pas dire que cette maladie m’a tout pris, car ce serait mentir, mais c’est certain, elle m’a volé mes rêves de jeunesse : rêve d’études, rêve de travail, rêve de maternité et surtout rêve d’indépendance.
À 22 ans, je suis reconnue handicapée à 55% et droit à l’AAH, à 26 ans, je passe à 80%. Mais le revenu de mon mari fait que depuis de nombreux années, mon droit à l’AAH n’existe que sur le papier. Pas une seule fois, mon mari m’a fait me sentir comme un poids.
À deux, nous aurions pu voir plus grand. L’envie de fonder une famille était là, mais entre la maladie et la situation financière, ce choix a été repoussé jusqu’à … son abandon.À 45 ans, ne pouvant plus marcher plus de 100 m, je dois passer le permis conduire. J’en ai toujours rêvé, mais financièrement c’était pas dans le budget, car il n’y a aucune aide, si ce n’est pas pour le besoin du travail. La PCH* m’a été refusée pour le changement du véhicule (automatique) ainsi que pour l’installation de l’ascenseur. Des frais lourds mais essentiels à mon autonomie. Là encore, c’est mon mari qui a payé.
Aujourd’hui, je suis triste de me dire que nous aurions pu faire des choix de vie différents si j’avais touché l’AAH durant toutes ces années. Mais ne pouvant changer le passé, j’aime espérer qu’enfin le calcul change et que