Catégories
Témoignage écrit

Nicolas : «Je me sens mal…»

Je suis en couple depuis 15 ans et marié depuis 5 ans. Aujourd’hui je ne touche plus l’AAH.

Je me sens mal de ne plus pouvoir travailler à cause de ma santé et mal de ne pas pouvoir participer financièrement aux dépenses de notre foyer.

Psychologiquement cette situation me déprime et à deux c’est difficile de vivre avec un seul salaire.

Je trouve cela vraiment honteux de prendre en compte le salaire du conjoint ou de la conjointe de la personne handicapée !

Catégories
Témoignage écrit

Catherine : « Je vis sous la coupe de mon compagnon qui manifeste une violence verbale journalière envers moi. »

Je suis reconnue « travailleur handicapé » par la MDPH depuis 1999.
Je vis sous le même toit que mon compagnon depuis 3 ans, faisant suite à la naissance de ma fille en septembre 2017. Mon AAH a été presque suspendue par la CAF en 2018, je ne percevais alors moins de 250€. On m’a même demandé de rembourser plus de 16 000€ , alors que j’avais signalé mon changement de « statut » et que je savais ne plus avoir le droit de toucher cette fameuse AAH. Mon AAH a donc été considérablement réduite et à l’époque pour se rembourser, la CAF ne me versait plus la PAJE…

Je vis sous la coupe de mon compagnon qui manifeste une violence verbale journalière envers moi.

Pour le moindre achat, visite chez le médecin  etc. , j’ai le droit d’entendre : « je ne suis pas Rothschild ou bien le Président », » espèce de connasse « , « sale pute », « je vais te faire enfermer », « je vais appeler les pompiers »…
Je précise qu’en plus de ma spondylarthrite ankylosante, je suis soignée pour une maladie bipolaire;

je n’en peux plus de devoir « faire la manche » et d’être à la merci de cet être qui se montrait totalement sous un autre jour du temps où ne nous vivions pas encore sous le même toit…


Cet homme me fait me sentir inutile aux yeux de la société et me pousse vers le bas et si je n’avais pas une once de volontarisme et surtout si je n’avais pas mon traitement en « tuteur », je me serais je pense, déjà suicidée…
La violence verbale fait partie de mon quotidien et je ne la supporte plus, j’ai demandé un appartement afin de me séparer et depuis peu ai donc retrouvé mes droits… Mais je me bats pour que les couples ne se séparent plus à cause de cette loi imbécile qui veut que dès lors que vous vivez sous un même toit même sans être mariés et donc à pas l’abri des aléas de la vie, décès du conjoint, ( pas de réversion), et etc. , (aucune reconnaissance), ne soit plus d’actualité et donc que les revenus du conjoint ne soit plus pris en compte. 
Mon « futur » ex,  puisque je vie encore sous le même toit que lui, gagne 2200 net je crois car je n’ai pas accès à ses fiches de paie. Nous vivons sur Paris avec un loyer de 960€ par mois, une petite fille en bas âge, la mutuelle, les assurances, les courses, le coût des réparations voiture et sa consommation d’essence, et etc. Je précise que j’ai ma fille à charge pour tout ce qui est vestimentaire depuis sa naissance et que mon « compagnon » n’a jamais acheté quoi que ce soit pour elle d’autre que le lait et les couches… J’achète donc ses vêtements sur des plateformes de vente d’occasion car je ne peux faire autrement mais ma fille est toujours très joliment habillée et on ne peut rien déceler de l’extérieur…
Ma demande de logement est en cours mais je n’ai plus d’appartement à échanger comme j’aurais pu le faire autrefois. Aujourd’hui et je dois me rendre à l’évidence,

il me faudra courber le dos pour contrer les harcèlements de mon « colocataire » et surtout ne plus rétorquer à sa violence verbale devant ma fille qui est comme « prise en sandwich » entre nous deux, car les dégâts engendrés sur sa personne en devenir et son enfance sont néfastes.


Voilà mon récit est terminé, c’est ma triste réalité.

Catégories
Témoignage écrit

Marie : « Mon handicap est individuel, alors pourquoi l’allocation ne l’est pas ? »

Âgée de 54 ans, je suis atteinte de polyarthrite psoriasique depuis une trentaine d’année. J’ai travaillé en m’adaptant et en diminuant peu à peu mon temps de travail. J’ai finalement renoncé, et j’ai cessé mon activité à cause de ma maladie qui progresse.

On m’a donc attribué l’AAH, mais je ne peux pas en bénéficier, je suis mariée et mon époux travaille ! Je ne comprends pas cette injustice, je ne comprends pas qu’il faille prendre en compte son salaire !

Je ne comprends pas : mon handicap est individuel, alors pourquoi l’allocation ne l’est pas ? Je ne comprends pas qu’il faille choisir de ne pas mener une vie de couple lorsque on est en situation de handicap. Pourquoi aucune solution ? Pourquoi sommes-nous les oubliés, livrés à nous-mêmes ? 

Je me sens totalement abandonnée, inutile, déprimée, vulnérable, si seule. Je subis la maladie tous les jours, toutes les nuits, je perds jour après jour de la mobilité. Mon mari est le seul à m’aider dans la vie quotidienne et maintenant, il doit prendre en charge toutes les dépenses du foyer. Je dois établir un budget strict, je m’angoisse, j’ai peur que l’on n’arrive pas à boucler la fin du mois, je m’inquiète…

Et si une dépense imprévue survenait ?

Catégories
Témoignage écrit

Nathalie : « Mon handicap est bien là, et ne partira qu’au moment où je partirai aussi. »

J’ai 47 ans et je suis reconnue handicapée à plus de 80% . Je percevais mon AAH jusqu’à ce que ma fille, qui est en apprentissage, perçoive un peu plus de 55% du SMIC.  Ce qui m’a fait baisser mon allocation de plus de moitié !

La CAF m’a dit que je risque de tout perdre par rapport au fait que je n’ai plus d’enfant à charge. Pourtant, ils vivent chez nous !

La CAF prendra en compte que le salaire de mon mari, qui n’est pas suffisant pour 4 à la maison. De plus, je ne veux pas demander à mes enfants une participation, car ce n’est pas dans notre façon de vivre et de les éduquer. Je me sens dépendante de mon mari physiquement et financièrement. J’ai besoin de lui pour la toilette, le ménage et tout le reste… En plus financièrement, ça me met le moral au plus bas. C’est pas juste que l’on coupe mon AAH car mon handicap est bien là, et ne partira qu’au moment où je partirai aussi.

 S’il vous plaît, votez pour la désolidarisation des revenus du conjoint. Par pitié, aidez-moi à me sentir mieux, au moins au niveau financier ! Aidez les personnes handicapées comme moi…

Catégories
Témoignage écrit

Patricia : « Moi, femme, je me retrouve sans choix, sans espoir. »

Je suis une maman de 46 ans, et depuis 3 ans je souffre de cancers, fibromyalgie et neuropathie. D’une vie active, je suis passée à une vie de maman solo avec 3 filles, sans pension alimentaire, et dépendante de mon nouveau compagnon.

Oui, comme une enfant, je dois demander, quémander mon petit argent de poche !

Lui fait de son mieux, il travaille et a mes filles et moi à charge. Il n’a aucune reconnaissance, ni même pour ses impôts, mais par contre toutes les obligations ! Il paye chaque mois deux pensions alimentaires d’une autre union. Il a un salaire correct, et pourtant on vit en dessous du minimum de pauvreté.
Si j’étais valide, je pourrais espérer changer la situation en trouvant un emploi. Mais non, ce n’est pas le cas ! Je suis devenue dépressive, dépendante financièrement et ce pas par choix, oh non !!!
Comment peut t-on nous laisser ainsi, en situation de mendicité ?!

Psychologiquement j’ai déjà pensé au pire, j’ai essayé le pire, vu que je suis un boulet qui pompe et ne sert à rien… Heureusement je suis aidée psychologiquement maintenant.

Acheter même une culotte à ma fille passe par mon compagnon, c’est violent, vraiment très violent !

Il n’est pas leur père. Il faut qu’on nous entende ! Si je demandais le RSA qui serait refusé à cause des revenus du conjoint je trouverais ça normal. Pourquoi ? Car  je pourrais me débrouiller pour travailler, quand on veut, on peut, puisqu’on est valide ! 

Mais en invalidité, le « quand on veut, on peut » n’est pas possible ! J’en pleure et encore je cache mon ressenti aux gens. Moi, femme, je me retrouve sans choix, sans espoir.

C’est bête mais même pour dire merci à mon compagnon qui est aussi mon infirmier, mon homme de ménage, mon taxi… Je ne peux lui acheter un cadeau qu’avec ses sous. J’essaie de me débrouiller, mais c’est très dur. Ma peau porte les stigmates de mon mal être, et mes filles souffrent avec moi.

Une vie où les jours passent un à un, où on se bat pour essayer de moins souffrir. Nous sommes les oubliés, nous vivons dans la honte, on perd notre honneur, nous n’avons plus aucune indépendance .

Catégories
Témoignage écrit

Christelle : «Je vis avec mon homme mais pas officiellement»

J’ai 40 ans. Il y a plus de dix ans ma vie a basculé. Je souffre d’une cyphose thoraco lombaire, entre autres problèmes de santé… Cette pathologie est irrémédiable, irréversible. Ce sont des douleurs intenses, je n’ai pas pu garder mon emploi, j’ai subi des discriminations… J’ai tout perdu, boulot, vie sociale et vie amoureuse. J’ai vécu sous morphine pendant longtemps à haute dose.

Je déprime trop, je me suis faite hospitalisée car j’ai eu envie de mourir. Je sors de l’hôpital psy faute d’argent, et je m’oriente vers un centre anti-douleur. On stoppe la morphine, et on me blinde d’anti-dépresseurs, qui doivent agir sur la douleur. Je prends dix fois plus de médocs, plein de trucs, trop de trucs. Puis retour à la morphine, j’ai essayé de travailler de nouveau mais j’ai encore perdu mon travail. Je m’adapte mal à la morphine, je craque  et ça casse. Je retourne vivre chez mes parents. Pôle emploi ne sait pas quoi faire de moi et m’envoie vers Cap emploi. On me propose une super formation d’infographiste, mais je me paralyse pendant la formation à Paris, je dois rembourser toute la formation, car ce serait comme un abandon ! On ne sait pas non plus quoi faire de moi. Je n’y vais plus, je suis dégoûtée. Malgré toutes mes galères, je rencontre quelqu’un sur internet. Je subis des opérations, je porte un corset, en continu. J’ai droit à l’AAH,  je suis soulagée, je peux rembourser mes dettes.

Je me mets en appartement avec mon homme. Enfin je vois le bout du tunnel… Mais tout s’effondre… 

Après trois mois d’immobilité totale, à réapprendre à marcher, se baisser, conduire… La douleur revient tous les jours un peu plus. C’est pire qu’avant. On me propose d’autres opérations, très compliquées et très lourdes. Le choc… Fini les rêves… Je m’effondre. Dépression. Le couple tient même si c’est dur. On s’aime. Je reprend le dessus, je prépare une demande de renouvellement pour l’AAH.

J’atterris, je suis handicapée. Fini les rêves et la vie normale. Je dois préparer le futur de ma situation qui va empirer, maintenant je le sais. L’AAH avec mon homme, ce n’est pas possible avec son salaire, même si il est blindé de dettes.

Je ne peux plus travailler. Donc ? Je dois me débrouiller avec mon AAH pour le restant de ma vie. Je n’ai pas le choix, je dois prendre un appartement à mon nom. Mon homme ne peut pas payer pour moi, je ne veux pas dépendre de lui non plus. Je ne suis déjà plus bonne à rien, je ne peux plus rien faire, je ne veux pas en plus n’avoir plus d’argent à moi… On ne peut pas vivre ensemble. On ne peut pas acheter une maison. On ne peut pas se marier. On vit cachés…
J’ai un appart’ qui ne sert à rien. Il y a un frigo avec un peu de nourriture en date longue, je le chauffe en hiver. Mes affaires et mes vêtements sont presque tous là bas, ainsi que mes papiers. Je vis avec mon homme mais pas officiellement. Nos amis savent.

On m’empêche de vivre. On m’empêche de pouvoir dire que je vis avec l’homme que j’aime.

On ne pourra jamais construire un foyer, on n’aura jamais notre maison, on n’aura jamais notre vie. Je déteste mon handicap, je déteste cette vie. Ce n’est pas juste. Ce qu’il y a de pire dans tout ça, c’est que l’État perd de l’argent, en encourageant la fraude !

  • AAH 900€
  • On m’aide pour EDF 175 €
  • On m’aide pour la mutuelle 200 €
  • J’ai l’APL 275 €
    => Total dépensé par l’Etat : 1550 €

Je donne pour mon appartement qui ne sert à rien :  200 €. Donc je me débrouille bien avec 900 € d’AAH, il me reste 700€.
Je coûte 1550 € à l’Etat.

Si je pouvais être en couple et toucher mon AAH, je pourrais me payer ce dont j’ai besoin. Vivre à deux, toucher deux revenus, c’est partager les frais quotidiens et du foyer.

Je n’aurai pas besoin de toutes ces aides !
Je ne comprends pas. J’espère que les sénateurs et les députés nous écouterons. 

Catégories
Témoignage écrit

Hélène : «Je pleure tous les jours»

J’ai  47 ans et je suis en situation de handicap. Mon AAH est de 130 euros. Je pleure tous les jours car je ne peux pas aider aux dépenses du foyer, ni m’acheter de vêtements.

Mon mari se rend malade. Il paye absolument TOUT.
Sans lui je serais SDF, mais ensemble nous sommes en situation précaire !

Moralement c’est de plus en plus difficile.

Catégories
Témoignage écrit

Khalida : «Je n’ai plus de joie de vivre»

Je suis une personne qui s’est vue couper l’AAH ! Malheureusement dans mon couple, ça ne va plus. Je suis  au bout de ma vie. Être indépendante de mon conjoint n’est plus possible pour moi. Les personnes bénéficiant de l’AAH et en couple  sont punies moralement et physiquement !  Nous passons pour des moins que rien et j’en passe !

Nous n’avons pas demandé à être malades, nous sommes dans une souffrance terrible ! J’ai deux enfant en bas âge. Ils sont tous les deux autistes. Je n’ai plus de joie de vivre. Je ne peux plus vivre convenablement avec mes enfants. Je ne suis rien. J’ai lancé un appel à l’aide à la CAF. On m’a balancé : « Si vous n’êtes pas contente, écrivez au président ! » 

Catégories
Témoignage écrit

Soraya : «J’ai eu envie de mourir, oui mourir ! M’effacer pour les miens. Je n’avais plus rien à offrir»

Malgré le diagnostic de ma maladie orpheline en 2006, j’ai lutté des années pour continuer à travailler, jusqu’à empirer mon état… Je suis depuis reconnue handicapée et on m’a expliqué que je ne travaillerai plus. S’en est suivie une dépression car je ne pouvais accepter cette nouvelle vie. J’ai découvert le monde du handicap et c’est effrayant… Des démarches interminables et lourdes s’en suivirent. 

Je suis aujourd’hui dépendante physiquement de mon compagnon, car parfois il doit me laver. Il fait la cuisine avec nos deux filles, les courses, le ménage. Les revenus ayant baissé… J’ai donc fait la demande d’AAH contrainte et forcée. J’ai eu envie de mourir, oui mourir ! M’effacer pour les miens. Je n’avais plus rien à offrir, sauf la « charge d’une handicapée ». Plus de vacances, plus de cinéma, de restaurant. Cette allocation était tout de même la bienvenue pour mon foyer car nous sommes 4.

Ma cadette a eu 20 ans et là… deuxième claque ! Mon AAH était pour ainsi dire supprimée ! Je ne touche plus que 21€90 par mois car ma fille a eu 20 ans. Quel est le rapport ?!

Résultat, je me retrouve complètement dépendante de mon conjoint et de son salaire. Je me sens humiliée, inutile. Naïve, je pensais que c’était une allocation pour moi, pour compenser mon handicap, ma souffrance physique et psychologique, mais surtout pour le fait que je ne pourrai plus jamais travailler.

Et là, je découvre que ce n’est absolument pas ça ! La CAF considère que c’est un revenu ! Hallucinant ! La loi m’enlève tout ce qui me restait : ma dignité, et c’est insupportable ! La loi m’enlève mon indépendance.

À 52 ans, j’ai le sentiment d’être mise sous tutelle, et c’est insupportable.

Jamais je n’aurais imaginé qu’on puisse nous traiter aussi mal. Récemment, j’ai reçu un courrier envoyé par le département, pour me signaler à la mairie de ma commune comme personne vulnérable… J’ai jeté ce papier par colère ! Et par honte… Il faut absolument nous rendre notre droit à l’autonomie, à l’individualité. Je ne veux plus être une charge pour mon compagnon, il en fait déjà tant ! 

J’espère que mon témoignage permettra de vous faire comprendre ce qu’est pour nous l’AAH.

Catégories
Témoignage écrit

Pierrette : «Je pense au suicide »

Je suis mariée et je n’ai plus d’enfants à charge, ils sont étudiants. Mon mari gagne 1500 € de salaire, mon AAH a été réduite, je n’ai plus que 500 € par mois au lieu de 900€.

Une perte de 400 € sans avoir été prévenue.

Aujourd’hui, on se prive, on n’a le droit à aucune aide (même pendant le COVID).

Je dépends de mon mari pour tout, je pense au suicide… Je pense que je suis un fardeau pour la société.

Mon mari envisage de demander le divorce pour que je récupère mon droit et vivre mieux…  Je n’ai plus le droit d’être heureuse avec lui, ni d’être mariée. Si je tombe en panne de voiture ou autre, je dois demander à mon mari, je n’en peux plus. Aidez nous…