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Géraldine : « Cela instaure un climat malsain au sein du couple, et prive chacun d’une grande part de liberté. »

Mon mari a 54 ans et perçoit l’AAH depuis quelques années.Quelle ne fut pas notre surprise en janvier quand celle-ci lui a été réduite de 220 euros par mois parce que j’ai perçu 420 euros de trop en 2019, donc 35 euros/mois ! Le calcul de la baisse de son allocation est complètement discordant.  

Le fait de tenir compte des revenus du conjoint enlève toute reconnaissance sociale à la personne handicapée.

Alors elle ne peut même plus participer aux achats du foyer, aux vacances, à l’achat des fournitures scolaires par exemple…  Elle est réduite à néant et perd toute considération de la part du système. De plus ces personnes consomment (bien peu), payent néanmoins des taxes, achètent (péniblement) leur essence et payent leur pain et tout autre produits de consommation courante comme tout le monde et participent ainsi à l’économie du pays.

L’ estime de soi est déjà bien problématique quand on assume un handicap au quotidien, alors qu’en est-il lorsque la personne se retrouve totalement dépendante des revenus de son conjoint ?

Cela instaure un climat malsain au sein du couple, et prive chacun d’une grande part de liberté. L’autonomie des personnes atteintes d’un handicap passe par l’autonomie financière !!!
Je suis infirmière, je vois tout autour de moi des situations bien difficiles, je m’évertue à voir le bon côté des choses.

Mais cette injustice que nous subissons au sein de mon foyer me rend très triste, et ajoute de l’aigreur là où il ne devrait y avoir que de l’amour et de la bienveillance.

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Marie : « Mon handicap est individuel, alors pourquoi l’allocation ne l’est pas ? »

Âgée de 54 ans, je suis atteinte de polyarthrite psoriasique depuis une trentaine d’année. J’ai travaillé en m’adaptant et en diminuant peu à peu mon temps de travail. J’ai finalement renoncé, et j’ai cessé mon activité à cause de ma maladie qui progresse.

On m’a donc attribué l’AAH, mais je ne peux pas en bénéficier, je suis mariée et mon époux travaille ! Je ne comprends pas cette injustice, je ne comprends pas qu’il faille prendre en compte son salaire !

Je ne comprends pas : mon handicap est individuel, alors pourquoi l’allocation ne l’est pas ? Je ne comprends pas qu’il faille choisir de ne pas mener une vie de couple lorsque on est en situation de handicap. Pourquoi aucune solution ? Pourquoi sommes-nous les oubliés, livrés à nous-mêmes ? 

Je me sens totalement abandonnée, inutile, déprimée, vulnérable, si seule. Je subis la maladie tous les jours, toutes les nuits, je perds jour après jour de la mobilité. Mon mari est le seul à m’aider dans la vie quotidienne et maintenant, il doit prendre en charge toutes les dépenses du foyer. Je dois établir un budget strict, je m’angoisse, j’ai peur que l’on n’arrive pas à boucler la fin du mois, je m’inquiète…

Et si une dépense imprévue survenait ?

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Marie-Pierre : «Être dépendante de l’être cher est trop injuste…»

Je suis une personne comme tant d’autres en situation de handicap. Je percevais l’AAH à taux plein.

Jusqu’au jour où je me suis mise en couple : plus rien ! Pour cause : le salaire de mon mari ! Et là, la déchéance, la frustration, la honte, la nullité, malade encore plus que je ne le suis déjà ! Être dépendante de l’être cher est trop injuste, je me sens en infériorité, angoissée constamment à l’idée de ne servir à rien ! Ne pas pouvoir subvenir à mes besoins personnels. C’est atroce de vivre ainsi, mon couple en pâtit beaucoup, désaccords, disputes, et parfois idées noires, voir suicidaires, ce n’est pas juste ! Nous sommes malheureux et tout ça !

MON HANDICAP + LE MANQUE DE REVENUS + MA PERTE D’AAH = TRISTESSE 

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Alexia : « Je veux pouvoir vivre avec le père de mon enfant !»

Aujourd’hui je vous ouvre mon cœur , je n’ai jamais témoigné jusque là. Je suis une personne handicapée et ça n’a jamais été facile, mon physique ne le montre pas forcément. Il n’y a que quand on commence à discuter avec moi qu’on se rend compte qu’il y a quelque chose… 
J’ai plusieurs handicaps, ça n’a jamais été facile pour moi d’être différente. J’en souffre au quotidien. J’ai des douleurs régulières,  il est très rare que j’aille bien.  Je n’avais jamais spécialement pensé à me mettre en couple, ma vie me suffisait.

Mais il y a quelques mois, je suis tombée enceinte, et là tout a changé !

Je me suis rendue compte qu’en m’installant avec Monsieur, j’allais perdre pratiquement toute mon AAH. Je veux pouvoir vivre avec le père de mon enfant !  C’est prévu qu’ à la naissance du bébé on s’installe ensemble. Mais j’ai vraiment peur du futur ! Monsieur est endetté et s’en sort vraiment de justesse.Ce sera son salaire qui sera pris en compte, et pas ce qu’il lui reste réellement après avoir payer tout ce qu’il doit ! Et moi j’y perds énormément ! A 3, ça sera très très dur !  On aura très peu pour vivre, je ne sais même pas si notre couple pourra tenir avec aussi peu pour vivre avec un enfant ! Il y a une part de lui qui est embêté par ma situation,  et je sais qu’il  préférerait  avoir une femme en bonne santé et qui travaille !

Déjà qu’au quotidien, je ne suis pas facile à vivre à cause de mes handicaps, en plus il y a ce souci d’ AAH supprimée si on a le malheur de se mettre en couple ! J’ai honte, je souffre … Oui j’ai déjà pensé à quitter ce monde car j’ai l’impression d’être un boulet ! 

J’ai énormément de peine quand je vois comme les personnes handicapées sont traitées. Il faut que les lois changent ! Un peu de solidarité avec les personnes malades !  Par pitié, notre AAH ce n’est pas grand chose, laissez nous la ! 
Trouver l’amour n’est pas facile pour une personne handicapée. Ce n’est  pas tout le monde qui  veut quelqu’un de malade à ses côtés, tout le monde n’a les épaules pour et en plus, on nous coupe les vivres ! Notre destin est il de mourir seul(e) ?  

Mon Dieu, par pitié, arrêtez de comparer l’AAH avec le RSA ! C’est sincèrement douloureux pour les personnes handicapées cette comparaison ! Le RSA n’est pas une aide donnée juste durant le temps de retrouver du travail ? Pourquoi est-ce à chaque fois comparé avec nous, personnes malades ?! J’ai mal au cœur, j’espère que nous serons entendus …

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Christelle : «Vivre en couple ou percevoir l’AAH : il faut choisir»

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Justine : « Le début d’une vie de couple ne devrait pas être entaché par ce genre de chose »

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« Nous souhaitons nous marier ou nous pacser mais nous reportons cette idée… »

Nous sommes deux personnes handicapées en couple depuis 1 an et demi. Nous vivons ensemble depuis presque 2 ans (je l’ai d’abord hébergée). 

Elle bénéficie de l’AAH depuis plusieurs années et était en attente du renouvellement quand elle est venue vivre chez moi. Elle avait déjà réalisé son dossier et se désignait comme célibataire. Six mois après son arrivée, l’AAH a été enfin versée. Nous nous sommes posé la question de la déclaration de notre couple auprès de la CAF. Malheureusement, cela nous mettrait dans de grosses difficultés financières, vu que j’ai un travail salarié. Nous souhaitons nous marier ou nous pacser mais nous reportons cette idée, car la déclaration serait alors inévitable.

Nous attendons et espérons que la loi passe car nous avons un projet de grossesse et nous devons être mariées ou pacsées pour pouvoir être toutes les deux reconnues comme mères de notre enfant.

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Coralie : « Je fais le choix de faire une croix sur une « vie de famille »… »

Je suis une femme de 30 ans, j’ai l’AAH depuis mes 18 ans, car je suis née avec de gros soucis de santé. 

Je n’ai jamais pu vivre avec un homme par crainte que l’on me coupe mes droits et de vivre aux crochets de quelqu’un. Ayant un enfant à ma charge je me refuse de vivre sur le salaire de quiconque, sachant que je sais à quel point cela pourrait être une souffrance supplémentaire de se faire humilier. Comme quoi je ne ramène aucun salaire, que je ne sers à rien, d’être « soumise » à son partenaire, car ce sera lui qui aura le pouvoir sur tout.  Je refuse d’être dépendante financièrement d’un homme.  Du coup, je fais le choix de rester seule avec mon fils.

Je fais le choix de faire une croix sur une « vie de famille », car c’est le seul moyen pour subvenir moi-même aux besoins de mon fils et de garder ma dignité. 

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Mimi : « Je quitterai cette Terre pour que mon conjoint puisse vivre un peu… »

Je viens déposer mon témoignage, sans raconter ma vie.Tous ceux qui sont comme moi comprendront pourquoi je ne veux pas me mettre à nu dans ce témoignage.

Être handicapée et être dépendante de mon conjoint, alors qu’avant je travaillais ! Mais hélas, je n’ai pas assez travaillé pour avoir droit à une pension. Mon mari est lui-même en invalidité suite à l’usure de son travail. Non seulement il doit faire face à ses problèmes, et en plus il doit s’occuper de moi et survenir à mes besoins. 

Mes besoins coûtent cher et c’est là que le gouvernement ne veut pas comprendre. Nous avons besoin d’une mutuelle qui nous coûte cher à nous deux, au regard de nos besoins et pouvoir prétende à remboursement pour du matériel médical (celui de la sécurité sociale ne couvre pas tout).

On arrive à un moment où ma vie bouffe tout, revenus, la vie de mon conjoint etc… Les fins de mois sont très difficiles. On se sort jamais, pas de resto, pas de ciné, rien d’indispensable.

Si le gouvernement ne veut toujours pas changer sa vision (il ne veut  pas rencontrer les vraies personnes qui sont dans la galère tous les jours),

je sais que je quitterai cette Terre pour que mon conjoint puisse vivre un peu et ne plus à payer pour moi.

Je ne serai plus un poids, un fardeau pour l’Etat, ni pour qui que ce soit, vu qu’on ne nous écoute pas et qu’on ne veut pas nous voir et encore moins entendre les problèmes qu’on rencontre quand on vit en couple. 

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« Je prendrai ma décision sur le divorce selon le vote du gouvernement. »

Je suis mariée depuis 2008, je suis tombée malade en 2007 (tumeur cérébrale à évolution lente). Mon mari a changé de travail en 2016 et tout a basculé pour le calcul de mon AAH. Aujourd’hui je dépends financièrement de mon mari qui travaille beaucoup. 

Je ne supporte plus cette situation. Je suis devenue un boulet. 

Mon fils a eu des problèmes santé qui persistent aujourd’hui encore. Je ne peux pas m’occuper de lui et de ma santé. J’ai besoin de l’aide de mon mari, il s’occupe de beaucoup de tâches à la maison. La perte de mon AAH a compliqué les perspectives d’avenir de notre couple et a aussi changé notre vie amoureuse. 

Je pense que si la loi ne passe pas le 17 juin,  je divorcerai et me retrouverai seule avec mon fils, lui aussi en situation de handicap. Il faudra aussi mettre en place une aide humaine pour mon fils et moi, pour les taches quotidiennes. 

Rendez-vous donc le 17 juin, je prendrai ma décision sur le divorce selon le vote du gouvernement.