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Témoignage écrit

Fanny : « Pour le même confort de vie, le logement, la mutuelle […] me coûtent plus cher. »

Je suis fiancée à un américain. Moi handicapée neurologique (epilepsie et autre problème de santé complexe), lui psychiatrique (autisme asperger). Il travaille aux US, a un emploi adapté mais très peu qualifié, et moi à temps partiel en France.

Mon travail fait que je ne perçois que la moitié de l’AAH alors que j’aurais besoin de l’AAH complète, plus en tant que complément de salaire qu’en tant que compensation. En effet, pour le même confort de vie, le logement, la mutuelle et les problèmes de mobilité liés mon handicap me coûtent plus cher que pour une personne non malade. Le SMIC que je gagne et l’AAH sont donc insuffisants. Toute seule, je ne peux pas payer le loyer et la nourriture.

Par conséquent, je suis hébergée en foyer, loin de mon fiancé et les règles de ce foyer m’interdisent de le voir plus d’un mois par an…

Il me manque alors que nous sommes ensemble depuis 8 ans. Mais une fois mariée avec lui, je ne sais pas ce que ce qu’il pourrait se passer. Est-ce que nos AAH pourraient se cumuler? Si nous vivons ensemble, je crains que cela soit très précaire et que cela crée des tensions.

De plus, nos deux maladies nous demandent plus de temps pour nous adapter à la société.

Par exemple, nous rêvons de vivre à la campagne. Mais nos maladies respectives nous empêchent de conduire, donc se déplacer prend plus de temps et les logements à proximité des transports en ville coûtent plus cher.

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Témoignage écrit

Gabriel : «Si je travaille, mon épouse n’aura plus de revenu et sera totalement dépendante de mon salaire pour vivre ou plutôt survivre.»

Je suis en couple avec ma femme depuis l’âge de 19 ans et nous sommes mariés depuis 2018 (nous en avons 33). Nous sommes tous les deux bénéficiaires de l’AAH. Je suis sourd et elle est atteinte de mucoviscidose ainsi que d’autres pathologies.

J’ai toujours eu le désir de travailler car j’estime le pouvoir et avoir cette chance.

Mon épouse a la vocation d’être enseignante en anglais mais sait qu’elle ne pourra jamais épouser sa destinée avec sa santé précaire. Après des études en comptabilité qui n’étaient pas faites pour moi, je me suis lancé dans les pas de ma femme et j’ai commencé une licence d’histoire et par la suite, obtenu un master MEEF sans réussir à le concours. Depuis 3 ans, je pourrais être enseignant contractuel et ainsi travailler à temps plein mais je ne l’ai jamais fait.

Si je travaille, mon épouse n’aura plus de revenu et sera totalement dépendante de mon salaire pour vivre ou plutôt survivre.

Ses maladies sont déjà un poids conséquent pour elle et le sentiment de « ne servir à rien » est déjà fort. Elle ne veut pas me demander d’argent pour aller acheter ce dont elle a besoin ou pour se faire un « achat plaisir » ! Je comprends totalement sa situation.
Cependant, mon envie de travailler, m’épanouir, de me responsabiliser et d’entrer dans la vie active est très forte également et elle comprend également très bien ma situation. Nous nous aimons et il n’est pas question de se séparer. Cependant le sujet alimente parfois nos disputes et créer des situations de conflits et d’inquiétudes pour notre avenir.

En 2021, il est temps de permettre aux handis d’aimer et de pouvoir vivre cette amour sans vivre dans la pauvreté.