Je m’appelle Yvonne, j’ai 58 ans, et je suis en situation de handicap invisible depuis 1997. Mon taux de handicap est de 80%, et je suis dans l’impossibilité de travailler. Je suis mariée, sans enfant, et mon mari travaille. Depuis 1 an, il dépasse le barème d’état et la CAF a supprimé mon AAH. Je me retrouve donc sans ressource et à la charge totale de mon mari !
Je ne peux plus rien acheter pour moi, je ne peux plus me faire plaisir. Comment peut-on nous abaisser à ce niveau ? Nous nous battons tous les jours et tous les mois pour survivre, on ne peut pas vivre avec un seul salaire.
De plus, nous n’avons droit à aucune aide alimentaire, Restos du Cœur, CCAS , Croix-Rouge… Même pour avoir une aide des service sociaux pour nous aider à payer une facture d’eau ou EDF, cela nous est refusé car le seul revenu de notre foyer est trop haut ! On ne finit pas les mois, on se nourrit comme on peut.
Mon mari perçoit l’AAH depuis plusieurs années et son handicap n’est pas réversible. Je perçois de petits revenus. C’est-à-dire généralement moins que le SMIC mensuel temps complet.
Notre stress, au-delà du fait de vivre en dessous du seuil de pauvreté français, c’est qu’à la moindre variation de mes revenus, nous perdons de notre revenu global.
En gros, je ne peux prendre aucun risque qui nous ferait perdre ne serait-ce que 50 € ou 100€ sur un revenu mensuel global d’un budget plus que serré. En plus de cela, depuis des années, je n’ai droit à aucune aide par ailleurs. Pas de prime d’activité pour moi, pas d’allocation logement, rien. Je gagne moins que le SMIC mensuel, mais vu que mon mari perçoit l’AAH, je n’ai droit à aucune prime d’activité depuis sa création.
Le calcul était censé être à l’avantage des bénéficiaires mais il n’en est rien.
Et le calcul de l’AAH et des allocation logements est tellement obscure qu’il est quasi impossible de prévoir et de calculer par nous-même.
Donc en résumé, ma carrière est en sourdine, je n’ai pas droit à la prime d’activité qui devrait en moyenne être de 300€ mensuel pour moi, je n’ai pas droit à une aide au logement et il m’est impossible de connaitre à l’avance l’incidence précise de mon activité sur les aides de mon mari.