Mon mari est malade depuis au moins cinq ans mais nous n’avons diagnostiqué la maladie qu’en 2019. Il s’agit d’Alzheimer à 51 ans… Reconnu invalide à plus de 80% par la MDPH en mai 2019, il a l’AAH à vie… Sauf qu’il ne touche rien, si… une vingtaine d’euros. Je suis évidemment au dessus du plafond et dois donc assumer seule la maison, les voitures, une étudiante, les travaux qu’il ne sait plus faire depuis bien longtemps etc,… Pas de pension d’invalidité car il ne travaillait plus depuis plus de deux ans.
J’ai pensé à le quitter, oui, pour qu’il puisse encore avoir le sentiment d’exister et être un minimum autonome financièrement pour le peu de conscience qu’il lui reste encore. Nous en avons discuté longuement, mais c’est vraiment trop nous demander.
Je l’ai effectivement épousé pour le meilleur et pour le pire, je ne l’ abandonnerai pas. Cette dignité, il l’a perdue en grande partie déjà, lui qui était si fier. Toucher une AAH convenable lui permettrait de retrouver une partie de cette dignité et participer à la vie de sa famille.
La maladie va tout lui voler bientôt, laissons le laisser encore une trace, se sentir avoir encore de l’importance.
Comme beaucoup, lorsque j’ai rencontré celle qui allait devenir ma femme, je ne savais rien du calcul de l’AAH pour les personnes vivant en couple. On était en 2012, je bénéficiais de l’AAH depuis 2007 pour un handicap qui était là depuis ma naissance et pour lequel je n’avais pas souhaité jusqu’à là demander d’aide financière.
En 2013, on décide d’habiter ensemble et tout se passe bien les premières années.
En 2017, tombe la première réduction de quelques euros, je ne m’inquiète pas trop. En 2020, c’est un coup de massue, je perds 200 € ; cette années 130 euros de plus, c’est la débâcle. Dès 2018, je me documente, comprends le mode de calcul inique, et écris à Sophie Cluzel, Édouard Philippe et à quelques autres hommes politiques. Mon handicap, lui, est toujours là, toujours plus sévère (ma vue se dégrade continuellement, aujourd’hui mon acuité visuelle est à peine de 1/10ème). Je ne peux plus faire les courses, faire un trajet inconnu, voyager, je ne reconnais presque plus les visages… Je pèse de plus en plus sur mon épouse. En 2016 j’ai combattu un cancer, les effets des traitements demeurent et me handicapent encore davantage. Il y a quelques mois on achète une maison, et là ce sont les APL qui fichent le camp (99 € mensuels de moins) !
Ma moitié vient de refuser une promotion, car elle n’est plus motivée à travailler davantage pour voir notre pouvoir d’achat stagner et son mari devenir de plus en plus dépendant.
Nous venons de passer l’hiver dans une maison à 14-15° degrés pour tenir le budget dans le vert et j’ai, malgré mon handicap, dû résilier la mutuelle. À 33 et 34 ans, notre vie est faite de précarité, de bouts de ficelles et de découverts alors que mon épouse travaille 28-40 heures par semaine et que moi, je m’efforce de gagner quelques sous en écrivant et en traduisant des textes littéraires.
Notre couple est solide, mais cette question crée, inévitablement, de plus en plus de tensions.
L’individualisation de l’AAH est une question de logique (le handicap est personnel, le revenu qui en compense les conséquences financières doit l’être aussi), une question de dignité pour tous ceux qui dépendent déjà tant de leur conjoint, une question de justice sociale et d’émancipation des personnes atteintes de handicap.
Mesdames et Messieurs les députés, le 17 juin prochain, faites preuve d’humanisme et de sagesse, permettez à des dizaines de milliers de personnes de retrouver leur dignité !
Comme toutes les personnes reconnues handicapées je viens à mon tour témoigner de ma vie de solo forcée ! Reconnue invalide complétée par l’AAH, à 59 ans, la solitude fait partie du quotidien car
la dépendance financière fait fuir le futur « compagnon » et le bel oiseau s’envole au son du chant de l’AAH !
Qui n’a jamais rêvé troquer sa vie de solo pour une vie de couple ? Et pourtant ce rêve nous est refusé ! C’est inadmissible et inacceptable au 21ème siècle ! Choisir entre l’Amour et la dépendance financière c’est exclure les personnes handicapés de la société alors qu’elles en font partie !
Seuls les parents ont la charge financière de leurs enfants handicapés ce n’est pas le rôle du (futur) conjoint / compagnon !
Rendez nous notre dignité et autorisez nous à vivre heureux, à sortir de cette solitude imposée !
Mon épouse et moi sommes amoureux depuis 30 ans, mariés depuis 17 ans. 3 enfants. Tous à charge puisque les grands sont en études et le plus petit a 4 ans. Mon épouse est handicapée à 80 % depuis plusieurs années et touche actuellement l’allocation pour adultes handicapés.
Faut-il que nous divorcions afin qu’elle ne perde pas son autonomie financière ?
Elle angoisse à l’idée de perdre son AAH, son autonomie, lorsque les grands ne seront plus comptés à charge et si mon salaire venait à évoluer. Nous avons déjà du mal à boucler les fins de mois, nous ne partons jamais en vacances et ne faisons aucune sortie. Elle se sent déjà comme un poids à cause de ses difficultés. Je dois presque la forcer à s’acheter ce dont elle a besoin.
Comment peut on retirer sa dignité à un être humain qui n’a pas demandé son handicap ? Qui ne réclame pas la charité mais simplement le droit de vivre en autonomie et non au crochet de quelqu’un ?
Même si je l’aime et que jamais elle ne sera un poids pour moi, elle le ressentira ainsi. C’est certain. Elle est fragile physiquement et moralement, mais elle a décidé qu’elle ferait la grève de la faim si l’AAH lui est retirée. Je suis horrifié.
S’il vous plait, ne lui retirez pas sa dignité.
Claire
Je m’appelle Claire, 44 ans, mariée depuis 17 ans mais en couple avec mon mari depuis 1991. Nous avons 3 enfants de 20, 18 et 4 ans. Je suis handicapée à 80 % et actuellement je touche l’AAH. Je suis pour le moment à peu près autonome financièrement.
Mais, lorsque mes deux grands ne seront plus à charge ? Que mon mari aura un salaire augmenté ? Devrais-je redevenir un boulet ? N’avoir plus aucun revenu ?
J’aimerais pouvoir travailler, avoir des loisirs et des plaisirs, mais je ne peux pas.
Je suis reconnaissante de pouvoir toucher cette allocation sans laquelle nous ne pourrions pas faire face aux dépenses liées à mon handicap, au manque de salaire également. Si je ne l’ai plus , je perdrai ma dignité, mon indépendance, la possibilité de faire des choix, des achats personnels. Comment peut t-on refuser de nous laisser notre dignité ? Je souffre physiquement et moralement déjà. Pourquoi ne pas désolidariser l’AAH ? Vous voulez des raisons ?
La liberté, le choix et l’indépendance. Pouvoir, au moins, maitriser l’aspect financier à défaut de physique et du mental. Ne pas être soumis. Pouvoir vivre avec dignité.
Je m’appelle Yvonne, j’ai 58 ans, et je suis en situation de handicap invisible depuis 1997. Mon taux de handicap est de 80%, et je suis dans l’impossibilité de travailler. Je suis mariée, sans enfant, et mon mari travaille. Depuis 1 an, il dépasse le barème d’état et la CAF a supprimé mon AAH. Je me retrouve donc sans ressource et à la charge totale de mon mari !
Je suis en dépression car je dois toujours demander de l’argent à mon mari si je veux quelque chose pour moi. Nous avons même pensé à divorcer pour retrouver mon AAH et ma dignité…
Je ne peux plus rien acheter pour moi, je ne peux plus me faire plaisir. Comment peut-on nous abaisser à ce niveau ? Nous nous battons tous les jours et tous les mois pour survivre, on ne peut pas vivre avec un seul salaire.
Mon mari a été obligé de refuser de faire des heures supplémentaires pour abaisser son salaire.
De plus, nous n’avons droit à aucune aide alimentaire, Restos du Cœur, CCAS , Croix-Rouge… Même pour avoir une aide des service sociaux pour nous aider à payer une facture d’eau ou EDF, cela nous est refusé car le seul revenu de notre foyer est trop haut ! On ne finit pas les mois, on se nourrit comme on peut.
Comment voulez-vous que l’on vive dignement ?! Cette situation est moralement très difficile et est responsable de ma dépression.
J’étais en couple et j’avais mon appartement. Quand on a voulu se marier, on a appelé la CAF pour savoir si on avait le droit à une « aide pour le mariage » . Et c’est comme ça que la CAF a été au courant de ma situation conjugale. La CAF a sucré mon AAH et mes APL, du jour au lendemain. Je me suis retrouvé sans rien ! La CAF a ouvert une enquête et mes droits ont été bloqués. Après avoir demandé de l’aide à ma mère, tout le monde m’a lâché !
Je ne pouvais plus payer mon loyer, je n’avais même plus de quoi manger !
Ma copine a commencé à me donner de l’argent pour les courses, pour qu’on continue à se voir… Mais je ne pouvais pas payer mon loyer. Et puis au fil des mois, je ne savais plus où dormir : car tant que je n’avais pas un « chez moi » je ne pouvais pas prouver que j’étais célibataire ! La CAF m’a demandé de rembourser l’argent perçu tout le temps que j’ai vécu en couple. Je ne savais même pas qu’on ne pouvait pas aller voir sa copine dans un couple. C’est important de vivre sous le même toit, une femme qui veut vivre en couple a besoin de son homme !
À la maison, on a commencé à avoir des tensions entre les allers-retours entre ma famille et l’appartement de ma copine. Celle-ci a commencé à faire pression sur moi pour me donner de l’argent, c’était en contrepartie ou sous « conditions ». Je m’explique : elle dictait la façon dont je devais me conduire au quotidien.
Je ne pouvais plus vivre comme ça, dépendre d’elle complètement. J’ai perdu ma dignité, ma fierté d’homme. J’ai donc décidé de partir. Je me suis retrouvé à vivre dans une chambre à Paris puis finalement vivre dans la rue. Je n’ai cessé d’appeler la CAF, qui me répondait que ma situation était bloquée puisque j’ai été en faute.
Sans argent, sans mutuelle, sans mes médicaments, j’ai donc été hospitalisé et une demande de curatelle a été lancée par un médecin. Dans mon dossier de demande de curatelle, il est inscrit que j’étais sans argent malgré mon droit à l’AAH. Grâce à son rapport d’expertise, j’ai pu retoucher mon AAH 8 longs mois plus tard. Mais l’expert m’a reproché de n’avoir pas bien géré mon argent que je n’avais pas et c’est ce qui a justifié la mise sous curatelle.
J’ai renoncé à habiter avec ma copine, on ne s’est jamais mariés, j’ai dû retrouver un appartement. Ces deux années de ma vie m’ont brisé, j’ai eu une décompensation psychotique.
Aujourd’hui cela fait 10 ans que je vis seul, du moins pas en concubinage. C’est une cruelle injustice, je le sais et en mesure les conséquences.
Je pensais que mon témoignage pourrait être intéressant alors je suis heureux qu’il vous convienne et que vous le trouviez pertinent. Vous comprenez que lorsque j’ai appris la possibilité de cette loi ça m’a fait un choc, ça aurait pu changer ma vie. En tout cas je suis gêné lorsqu’une fille parle ou propose d’habiter chez moi, ou de se mettre en couple avec moi et faire des projets. Je suis obligé de la laisser partir ou de lui dire non.
Au final on ne construit pas de relation, ça peut avoir des conséquences sur notre relation, des conséquences de rupture et c’est dommage quand même vous en conviendrez de vivre seul, ça manque de charme de pas se réveiller le matin à deux en souriant. Si cette loi passe je pourrais envisager les choses différemment.
Témoigner… revenir et écrire sur sa vie d’avant, d’aujourd’hui… mais surtout celle que l’on ne veut plus demain ! Exercice synonyme de douleurs (encore) mais aussi porteur d’espoir. J’ai 53 ans, j’ai 4 enfants, 2 encore à la maison qui ont 15 et 20 ans. Divorcée depuis 3 ans, séparée depuis 5 ans. Je touche l’AAH à taux plein depuis 4 ans et 6 mois.
Avant de trouver cette force vitale de pouvoir quitter notre maison, il m’a fallu presque 5 années… 5 longues années de piques… de réflexions, d’allusions à mon handicap qui ne se voyait pas…
Au début je travaillais encore, puis j’ai réduit… »Tu travailles pour rien… », « Tes frais d’essence ne sont même pas couverts par ton salaire »… »Tu as vu ce qu’on paye de cantine pour que tu ailles bosser », etc… Énumérer est trop difficile pour moi. Et puis un jour malgré un énième « Mais ma pauvre… regarde-toi, tu as 4 enfants, tu as mal partout, tu n’es plus toute jeune, pas un centime, sans moi t’as rien… » je lui ai dit STOP. FINI.
Il s’est vengé, à sa façon. Il a pris ma carte bleue, mon chéquier, m’a insultée, craché au visage, etc.
Il ne mettait de la nourriture dans le frigo que pour nos enfants. J’ai tenu, à aucun moment je n’ai cédé, comme je l’avais si souvent fait auparavant, par peur… La peur m’avait définitivement quittée.
J’ai fait toutes les démarches nécessaires pour débloquer mon AAH, j’ai eu la chance de rencontrer des personnes à la CAF qui ont accéléré les choses.
Mais trouver un logement ! « Mais, Madame vous n’avez qu’une allocation, ce n’est pas pérenne… ça peut s’arrêter du jour au lendemain… ». Et oui, parce qu’en plus de la souffrance, du manque de vie sociale, du deuil de celle que vous étiez avant, de la nouvelle vie qu’il faut apprivoiser, accepter, il faut aussi que tous les 2 ans, 3 ans – ou plus c’est selon – que vous justifiez auprès de la MDPH de votre handicap, que vous leur VENDIEZ votre handicap et vos douleurs…
Mais je l’ai obtenu mon petit nid de réconfort ! Au bout de 6 mois je l’ai obtenu ! Les combats, ces combats, plus ceux que nous infligent à tous la vie, je les ai menés, je les mène encore.
Mon dernier fils a besoin de soins psy, que je paye, seule… Je quémande tous les mois une pension alimentaire, leur père ne les prend jamais. Les soins de mon fils restent la priorité. Donc les miens passent en second voir troisième plan. Adieu sophro, ostéo, yoga… juste kiné deux fois par semaine…
Je me suis reconstruite, un peu, je suis abîmée, à vie, je le sais. Même si je suis capable de bonheur. J’ai un amoureux depuis 3 ans, j’ai cette chance, un homme d’une intelligence, d’une patience, d’une écoute sans pareille…. mais nous ne sommes pas un couple « normal ».
Impossible pour moi de redevenir dépendante financièrement de quiconque. Impossible pour nous de nous marier, nous pacser, acheter une maison…. juste voir nos deux noms ensemble sur un quelconque projet…
Aucun d’entre nous ne mérite cette double peine… il est temps que les choses changent, évoluent ! Quelle image donnons nous à nos enfants, futurs citoyens de ce qu’est la loi, l’acceptation de la différence ?
Force et courage, nous en avons, physiquement souvent moins que les autres mais notre cerveau et notre volonté est intacte ! Ensemble, on y arrivera !
J’ai 49 ans. Je suis handicapée à 80%. Je suis mariée et nous avons trois étudiantes qui touchent très peu de bourses voire pas (pour l’une des trois), qui continuent leurs études et qui sont encore à la maison. Nous devons payer les charges, la cantine, les frais de scolarités et la nourriture pour 5.
Je touche l’AAH d’un montant de 360 euros. C’est peu pour subvenir aux besoins de la famille. Nous devons nous priver de loisirs et de sorties pour éviter de dépenser superficiellement.
Mon conjoint est obligé de me verser de l’argent afin que je puisse payer les courses alimentaires. Je n’ose pas lui demander de l’argent pour aller chez le coiffeur ou m’habiller. Je ne peux pas faire plaisir à mes filles et à mon mari. Je suis dépendante de mon mari financièrement. J’ai le moral à zéro, plus de vie sociale. Je perds peu à peu ma dignité. Ce n’est pas à lui de subvenir à mes besoins.
J’ai l’impression d’être un poids ou un rebut pour la société. Mon handicap, je l’ai depuis la naissance. Je n’ai pas choisi ma vie et je dois vivre avec.
J’ai 28 ans et je suis amoureuse. Amoureuse et aimée en retour. Malgré la maladie qui me ronge petit à petit. C’est une myopathie, mon corps entier est atteint. J’ai également été atteinte d’un cancer à l’adolescence. Je suis handicapée à plus de 80%.
Je suis amoureuse mais je touche l’AAH. Et aujourd’hui cette même allocation qui me permet de survivre est aussi celle qui me fait mourir de tristesse et de solitude à petit feu. L’homme de ma vie touche 1700 € nets tous les mois, il a changé de travail pour passer plus de temps avec moi et pour me soutenir au quotidien. Nous ne nous voyons que les week-ends et parfois en semaine depuis 3 ans.
Ma valise n’est jamais posée. C’est comme un amour interdit, clandestin, et pourtant, il me demande de devenir sa femme.
J’ai répondu OUI et NON. Les larmes aux yeux, larmes sucrées de bonheur, larmes salées de malheur.
Car voyez-vous, par le passé, j’ai atrocement souffert d’une autre relation, avec une AAH diminuée, me privant d’amour propre, de liberté et de dignité. Mais comme cela ne suffisait pas en plus de la maladie, j’ai souffert de maltraitance, violences psychologiques ! Humiliée, manipulée, insultée par une famille entière. Je suis marquée à vie.
Aujourd’hui je ne veux pas être une charge pour l’homme de ma vie, il n’a pas à devoir m’acheter des protections hygiéniques, des vêtements, des chaussures, du matériel de confort médical, le crédit de mon auto adaptée.
Je vis chez mes parents, non, je vis dans ma chambre chez mes parents. Je ne supporte pas la solitude.
Le temps passe, mon autonomie physique s’amenuise, je rêve de pouvoir danser un jour en robe de mariée, dans les bras de mon aimé.
Si l’AAH n’est pas prochainement déconjugalisée des revenus du conjoint, je ne sais plus quoi faire de ma vie. Aimer sans vivre l’amour, c’est trop dur. Vivre sans aimer et être aimé, à quoi bon ?
Je touche l’AAH depuis 2008, après avoir été reconnue handicapée à plus de 80% par la MDPH à la suite d’un grave accident de voiture. Je ne peux plus travailler qu’un quart de temps, je suis donc bien consciente de la chance que j’ai d’être en France et de pouvoir bénéficier de cette aide sans laquelle je ne pourrais pas vivre. Mais au niveau vie sentimentale c’est une autre histoire :
Je n’ai jamais pu m’installer officiellement avec un homme puisqu’à partir du moment où je vivrais sous le même toit qu’une personne du sexe opposé gagnant 1800€ nets par mois, la CAF considérerait que c’est à cette personne de subvenir à mes besoins.
Pratique pour débuter une relation ! Tu m’aimes ? Tu es capable de voir au-delà de mon handicap et de vivre avec ? Ok, je vais vivre à tes crochets alors ! Adieu à ma dignité…
À 37 ans je n’ai donc toujours pas construit de foyer par peur de devenir complètement dépendante de mon conjoint. Je me sentirais redevable de cette personne et notre relation ne serait ni équilibrée ni heureuse.
Il est déjà difficile d’accepter d’avoir un handicap mais quand la société nous rappelle quasi-quotidiennement qu’on n’est finalement qu’un poids, c’est mission impossible. Bonne chance pour trouver le bonheur et avoir un minimum d’estime de soi !
Je rêve que l’AAH soit enfin déconjugalisée !
Depuis que j’en dépends, j’ai l’impression que ma vie a été mise sur pause : je ne peux pas construire de famille, je ne peux pas avancer « normalement » avec un partenaire. Alors que les années, elles, défilent !