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Sabrine : « Je n’arrive pas à me projeter dans la vie avec quelqu’un, car je sais que si je suis en couple mon AAH saute »

Bonjour, je m’appelle Sabrine. J’ai l’AAH depuis 25 ans suite à un accident de la circulation en moto où j’étais passagère. J’ai eu pas mal de séquelles et c’est pour cela que je suis handicapée et que je touche l’AAH. Je n’arrive pas à me projeter dans la vie avec quelqu’un, car je sais que si je suis en couple mon AAH saute.

J’ai déjà assez de difficultés à me reconstruire, je ne veux pas entraîner un éventuel ami dans mes problèmes financier et lui demander de financer mes dépenses quotidiennes tout en ayant à me justifier.

J’estime qu’il n’y serait pour rien dans mes problèmes. J’estime avoir le droit d’avoir un minimum pour vivre sans devoir me justifier, alors oui je reste et vis toute seule car je ne vois pas l’avenir à deux. Je verrais autrement si on pouvait garder l’AAH. Voilà mon histoire… 

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Michèle : « Je ne veux pas finir ma vie déjà écourtée par la maladie comme une mendiante »

Si je témoigne c’est que depuis quelques années je suis atteinte d’un cancer du sein d’emblée métastatique, donc pas guérissable, juste soignable, ensuite j’ai développé un autre cancer, du poumon cette fois. J’étais déjà atteinte d’un lupus pour lequel on a du arrêter le traitement durant 4 ans pour des raisons d’incompatibilité avec la chimio et du coup il est en train de s’aggraver…

Depuis le début je touchais l’AAH et le complément de ressources soit un peu plus de 1100 €. Je suis en couple, mon conjoint a un salaire moyen et moi aucun revenu. Cet équilibre a changé en juillet quand mon fils a quitté la maison : on m’a supprimé le complément de ressources et une partie de l’AAH. Je ne perçois plus que 590€ et on a plus le droit à l’APL donc on doit payer notre loyer intégralement.

Cela m’oblige à avoir recours à mon conjoint pour compléter mes revenus. Je trouve tout à fait injuste de tenir compte des revenus d’un concubin puisque dans la logique les concubins ne sont pas obligés l’un envers l’autre contrairement aux gens mariés

Il est une chose, lors du départ d’un enfant du foyer, de retirer le CR ou l’APL si l’on dépasse, mais toucher à l’AAH c’est incompréhensible ! D’autant que l’on est pas moins handicapé ou empêché de travailler du jour ou l’on se retrouve à deux.

J’espère vivement que nos députés sauront rétablir les choses afin que nous ne terminions pas notre vie déjà écourtée par la maladie ou les handicaps comme des mendiants à la charge des autres surtout quand on a travaillé et cotisé depuis l’âge de 16 ans comme c’est mon cas.

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Sylvie : «Je ne comprends pas ce mode de calcul»

Cela fait 17 ans que je suis en couple avec mon conjoint, il touche actuellement le SMIC. Je touche donc 672€ d’AAH. Je souhaiterais vraiment toucher l’AAH à taux plein, car Monsieur règle mes factures, mon assurance automobile, etc. Je ne comprends pas ce mode de calcul, pourquoi avec un SMIC je ne touche pas l’AAH en plein ? Je ne veux absolument pas dépendre de mon conjoint. J’estime que même avec un handicap nous avons le droit d’aimer. Je n’ai absolument pas demandé à être invalide…  Je suis en couple, et alors ?

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Philippe : «Je suis à la charge de mon épouse »

J’ ai un taux d’invalidité de 80 % depuis de nombreuses années et tant que nous avions des enfants à charge, je touchais l’AAH à taux plein, puis à taux réduit. Aujourd’hui, mon épouse qui a travaillé toute sa vie pour un salaire moyen se retrouve avec 2 personnes à charge : moi qui ne touche plus du tout d’AAH et ma fille, étudiante qui n’est pas prise en compte pour le calcul de l’AAH car elle a 20 ans révolus.

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Valérie : «Notre famille entière subit mon handicap»

Handicapée depuis l’âge de 34 ans suite à un accident de la route, puis après avoir subi 2 cancers, je me suis retrouvée dans l’impossibilité de travailler. Aujourd’hui, j’ai 51 ans et je dépends financièrement de mon époux. Mon AAH a diminué de moitié depuis que celui-ci a un salaire compris entre 1300 € et 1600 €, selon les mois. Mon AAH est de 476 euros, je vous laisse calculer ! Notre famille entière subit mon handicap ! J’espère que les députés feront preuve de bon sens, car c’est moi qui suis handicapée et non mon époux !


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Khalida : «Je n’ai plus de joie de vivre»

Je suis une personne qui s’est vue couper l’AAH ! Malheureusement dans mon couple, ça ne va plus. Je suis  au bout de ma vie. Être indépendante de mon conjoint n’est plus possible pour moi. Les personnes bénéficiant de l’AAH et en couple  sont punies moralement et physiquement !  Nous passons pour des moins que rien et j’en passe !

Nous n’avons pas demandé à être malades, nous sommes dans une souffrance terrible ! J’ai deux enfant en bas âge. Ils sont tous les deux autistes. Je n’ai plus de joie de vivre. Je ne peux plus vivre convenablement avec mes enfants. Je ne suis rien. J’ai lancé un appel à l’aide à la CAF. On m’a balancé : « Si vous n’êtes pas contente, écrivez au président ! » 

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Soraya : «J’ai eu envie de mourir, oui mourir ! M’effacer pour les miens. Je n’avais plus rien à offrir»

Malgré le diagnostic de ma maladie orpheline en 2006, j’ai lutté des années pour continuer à travailler, jusqu’à empirer mon état… Je suis depuis reconnue handicapée et on m’a expliqué que je ne travaillerai plus. S’en est suivie une dépression car je ne pouvais accepter cette nouvelle vie. J’ai découvert le monde du handicap et c’est effrayant… Des démarches interminables et lourdes s’en suivirent. 

Je suis aujourd’hui dépendante physiquement de mon compagnon, car parfois il doit me laver. Il fait la cuisine avec nos deux filles, les courses, le ménage. Les revenus ayant baissé… J’ai donc fait la demande d’AAH contrainte et forcée. J’ai eu envie de mourir, oui mourir ! M’effacer pour les miens. Je n’avais plus rien à offrir, sauf la « charge d’une handicapée ». Plus de vacances, plus de cinéma, de restaurant. Cette allocation était tout de même la bienvenue pour mon foyer car nous sommes 4.

Ma cadette a eu 20 ans et là… deuxième claque ! Mon AAH était pour ainsi dire supprimée ! Je ne touche plus que 21€90 par mois car ma fille a eu 20 ans. Quel est le rapport ?!

Résultat, je me retrouve complètement dépendante de mon conjoint et de son salaire. Je me sens humiliée, inutile. Naïve, je pensais que c’était une allocation pour moi, pour compenser mon handicap, ma souffrance physique et psychologique, mais surtout pour le fait que je ne pourrai plus jamais travailler.

Et là, je découvre que ce n’est absolument pas ça ! La CAF considère que c’est un revenu ! Hallucinant ! La loi m’enlève tout ce qui me restait : ma dignité, et c’est insupportable ! La loi m’enlève mon indépendance.

À 52 ans, j’ai le sentiment d’être mise sous tutelle, et c’est insupportable.

Jamais je n’aurais imaginé qu’on puisse nous traiter aussi mal. Récemment, j’ai reçu un courrier envoyé par le département, pour me signaler à la mairie de ma commune comme personne vulnérable… J’ai jeté ce papier par colère ! Et par honte… Il faut absolument nous rendre notre droit à l’autonomie, à l’individualité. Je ne veux plus être une charge pour mon compagnon, il en fait déjà tant ! 

J’espère que mon témoignage permettra de vous faire comprendre ce qu’est pour nous l’AAH.

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Tatiana : « Je suis entièrement dépendante et j’ai l’impression d’être un boulet de la société ! »

Je suis en couple avec une femme, nous ne sommes pas mariées. Je touche l’AAH depuis 2017 suite à un diagnostic de malformation Arnold Chiari. Je ne peux plus travailler et mon AAH varie en fonction de ce que touche ma conjointe. Je suis entièrement dépendante d’elle et j’ai l’impression d’être un boulet de la société !

Je m’interdis parfois même de lui demander de l’argent pour de la nourriture. Ce qui pour ma part est écœurant ! Étant un couple homosexuel, ils nous considèrent en couple que lorsque cela les arrange. Nous n’avons pas choisi d’être malade. Si on avait le choix, on irait tous travailler et on ne demanderait strictement rien… Mais j’ai  l’impression qu’ils ne comprennent pas ce que c’est que de toucher l’AAH et d’être en couple. Je suis écœurée, dépitée. 

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Stéphanie : « Ce calcul de l’AAH retentit même sur les enfants »

Le handicap est déjà difficile pour la personne mais il impacte toute la famille. Le conjoint qui doit assumer seul les dépenses financières du logement, de l’éducation et de l’achat de vêtements des enfants, et du coup c’est source de disputes, de crises conjugales où les enfants se retrouvent mêlés sans le vouloir.

Pour les enfants c’est déjà compliqué de voir leur mère galérer pour faire la moindre activités avec eux, de devoir renoncer à certaines sorties car impossible à suivre pour maman, mais quand en plus maman se fait engueuler par papa car elle a acheté 2 jogging à 5€ pour qu’ils n’aillent pas à l’école avec des pantalons troués… ça n’est pas simple

Le fait de prendre en compte les revenus du conjoint dans un le calcul de l’AAH, fait qu’à 37 ans je n’ai aucun revenu car AAH à 0. Mon mari me le fait payer ! Je fais toutes les tâches ménagères, m’occupe des enfants de 6 et 9,5 ans 24h/24 et 7j/7. C’est moi qui les amène à l’école, aux activités, aux anniversaire, à la piscine… Bien que je me déplace en fauteuil à l’extérieur.

Et maintenant il m’a donné 6 mois pour trouver un travail au péril de ma santé, car même à mi temps il me faut un poste qui respecte mes énormes contraintes, ce que je n’ai pas trouvé en 4 ans, malgré une reconversion professionnelle.

Ma maladie m’a rendue handicapée et avec ce mode de calcul m’a enlevé toute autonomie financière, provoque des crises conjugales, difficile à vivre pour tous le monde mais sans mon mari je serais à la rue avec mes 2 enfants.

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Sandra : « J’ai honte de devoir dépendre de mon mari mais à cause de ma santé je ne peux plus travailler »

Je m’appelle Sandra. Je me suis mariée en mai 2018. J’ai 46 ans et mon mari 57 ans. J’ai été reconnue handicapée par la mdph en 2018. On m’a attribué l’AAH, la carte pour stationnement handicapé et une carte prioritaire pour posture debout pénible. Mon mari est en invalidité depuis 2010. J’ai différentes maladies auto-immunes. Depuis 2012 j’ai un lourd suivi médical.

J’ai honte de devoir dépendre de mon mari….. A cause de ma santé je ne peux plus travailler… Mon mari non plus, il a un cancer…. Nos vies ont basculé du jour au lendemain, avec mes maladies je ne peux plus faire les gestes du quotidien… mais je dois quand même m’occuper de lui, heureusement que notre amour est fort. Je prend beaucoup sur moi, et j’oublie mes maladies.

Avec la loi actuelle l’amour a un prix… le prix de subvenir à mes besoins avec sa pension d’invalidité ! La CAF me donne environ 700 euros… Nous avons 2 ados… C’est difficile pour toutes les personnes dans mon cas hommes, ou femmes. Je souhaite de tout cœur que l’assemblée nationale accepte cette loi, pour que tous les couples puissent vivre dignement.

Je voudrais dire que beaucoup de personnes ne sont pas libre de vivre ensemble par amour…. Et pourquoi ?  À cause de cette loi
Ils n’ont pas le choix de vivre ensemble, par amour, car la personne qui a un  handicap perdra son AAH……