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Pierrette : «Je pense au suicide »

Je suis mariée et je n’ai plus d’enfants à charge, ils sont étudiants. Mon mari gagne 1500 € de salaire, mon AAH a été réduite, je n’ai plus que 500 € par mois au lieu de 900€.

Une perte de 400 € sans avoir été prévenue.

Aujourd’hui, on se prive, on n’a le droit à aucune aide (même pendant le COVID).

Je dépends de mon mari pour tout, je pense au suicide… Je pense que je suis un fardeau pour la société.

Mon mari envisage de demander le divorce pour que je récupère mon droit et vivre mieux…  Je n’ai plus le droit d’être heureuse avec lui, ni d’être mariée. Si je tombe en panne de voiture ou autre, je dois demander à mon mari, je n’en peux plus. Aidez nous…

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«Je dois donc payer le prix de ce projet, prendre tous les risques pour me retrouver en situation de dépendance financière totale »

Il y a 15 ans, je vivais ma première véritable histoire d’amour. 
Lui, âgé de 3 ans de plus que moi, a eu un passé bien difficile, de chantiers d’insertion en logements précaires. Moi, j’ai tout juste 18 ans, une maladie génétique qui m’handicape à 80% et me rend entièrement dépendante à certains moments de ma vie.

Tous les deux, on décide d’écrire une nouvelle page ensemble, pour s’en sortir.

C’est mon premier logement car je vis encore chez mes parents. J’effectue les démarches de mon côté, je fais mes études et travaille dès que j’en ai l’occasion, l’AAH me permet de payer un loyer et quelques factures. Lui enchaîne sur quelques missions d’intérim, puis plus rien. Il n’a pas de quoi payer les factures, puis il n’a plus aucun revenu. On se renseigne pour qu’il puisse faire une demande de RSA. Refusée tout net…

Pas de cumul AAH & RSA…

C’est injuste, on est déjà en situation précaire à tenter de joindre les deux bouts, et ça s’empire… On vit à deux sur mon AAH, soit 900 euros, et la situation entre nous se dégrade largement.

Des disputes, des insultes, et parfois même, de la violence physique. Il me met en tête que je suis incapable de gérer le logement, qu’il en fait trop, que s’il part je ne m’en sortirai pas… Et insidieusement il arrive à me le faire croire. La situation m’échappe…

Je lui demande de partir, il part quelques jours… Je me déclare seule à la CAF, imaginant que cette situation va prendre fin, mais je n’arrive pas à m’en sortir. De son côté, il effectue une demande de RSA alors qu’il est hébergé à titre gratuit. Mais il revient… Il ne participe pas financièrement à mon logement, et étant au bord du gouffre, dans les périodes où il revient à la maison, on sait qu’on a une épée de Damoclès au dessus de la tête.

C’est une grande source de stress pour moi qui mène la barque comme je le peux. On vit de cette manière durant 3 ans… Puis contrôle de la CAF, c’est la descente aux enfers, toute ma vie est épluchée, nous sommes humiliés car traités comme des resquilleurs… Je démontre pourtant que j’assume seule mon logement et que la notion de couple ne peut être retenue, mais ce n’est pas le point de vue de la CAF puisque il lui arrive de donner mon adresse comme lieu de domicile… Nous sommes condamnés à devoir rembourser plus de 2 500 euros…

Je me retrouve à devoir justifier de ce « couple » que je subis tellement.

Cette épreuve me met plus bas que terre. Et désormais il ne veut plus partir. Pourtant je le mets au pied du mur, je ne veux plus de cette vie là, mais il revient toujours chez moi, dès que les personnes qui l’accueillent souhaitent le mettre dehors. Je vis un enfer, et ma maladie me rend vulnérable, et dans ces moments, c’est la seule personne sur qui je peux compter. Je me dis qu’il va trouver un emploi et que cela lui permettra de trouver un logement mais les mois s’écoulent et on se cache, on se dissimule, la honte et la peur d’un nouveau contrôle. Je suis sous emprise, dans une spirale infernale, je fais des crises d’angoisse quotidiennement. L’année suivante il retrouve un emploi en intérim, l’espoir renaît. Je trouve le courage de partir de mon logement en lui mettant un ultimatum : je ne rentrerai que quand il sera parti… Il part, je me retrouve seule, c’est très difficile mais je suis libérée.

Cette expérience de la vie de couple m’a traumatisée. Car au delà des aléas propres au handicap, à la vie à deux, les règles de l’ AAH m’ont conduite à être dans une situation de dépendance, et même si je n’étais pas dépendante de lui, il l’était de moi, l’effet est le même. 

Aujourd’hui je me suis remise de cette histoire, autant qu’on puisse l’être. J’ai rencontré quelqu’un de bien depuis quelques mois, et on aimerait vivre ensemble, sauf qu’il travaille sur Paris, et que si on souhaite mener notre projet à bien, je vais devoir quitter tout ce que j’ai pour le rejoindre, retour à la case départ, et en prime, mon AAH sera supprimée, puisque il touche un salaire moyen pour la région parisienne mais qui, pour la CAF, est trop élevé (1600 euros).

Je dois donc payer le prix de ce projet, prendre tous les risques pour me retrouver en situation de dépendance financière totale en plus de la lourdeur de la maladie à gérer.

Pour lui, c’est déjà pas un cadeau mais là, c’est carrément du masochisme ! Cette loi nous pousse à vivre seul, à rester chez nos parents ou à aller en institution spécialisée, ça ne va pas dans le sens de l’épanouissement de la personne. Je m’estime chanceuse d’être dans un pays qui me permette de pouvoir « m’autoriser » à vivre en prenant en compte que je ne peux pas travailler autant que quelqu’un de valide.

Mais allons plus loin, le désir de tout un chacun est de pouvoir construire un foyer, être autonome, pouvoir travailler, construire un projet, et croyez nous, nous nous battons chaque jour dans ce sens ! 

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Yvonne : «Nous avons même pensé à divorcer pour retrouver mon AAH et ma dignité»

Je m’appelle Yvonne, j’ai 58 ans, et je suis en situation de handicap invisible depuis 1997. Mon taux de handicap est de 80%, et je suis dans l’impossibilité de travailler. Je suis mariée, sans enfant, et mon mari travaille. Depuis 1 an, il dépasse le barème d’état et la CAF a supprimé mon AAH. Je me retrouve donc sans ressource et à la charge totale de mon mari ! 

Je suis en dépression car je dois toujours demander de l’argent à mon mari si je veux quelque chose pour moi. Nous avons même pensé à divorcer pour retrouver mon AAH et ma dignité…

Je ne peux plus rien acheter pour moi, je ne peux plus me faire plaisir. Comment peut-on nous abaisser à ce niveau ? Nous nous battons tous les jours et tous les mois pour survivre, on ne peut pas vivre avec un  seul salaire.

Mon mari a été obligé de refuser de faire des heures supplémentaires pour abaisser son salaire. 

De plus, nous n’avons droit à aucune aide alimentaire, Restos du Cœur, CCAS , Croix-Rouge… Même pour avoir une aide des service sociaux pour nous aider à payer une facture d’eau ou EDF, cela nous est refusé car le seul revenu de notre foyer est trop haut ! On ne finit pas les mois, on se nourrit comme on peut.

Comment voulez-vous que l’on vive dignement ?! Cette situation est moralement très difficile et est responsable de ma dépression.

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Gabriel : «Si je travaille, mon épouse n’aura plus de revenu et sera totalement dépendante de mon salaire pour vivre ou plutôt survivre.»

Je suis en couple avec ma femme depuis l’âge de 19 ans et nous sommes mariés depuis 2018 (nous en avons 33). Nous sommes tous les deux bénéficiaires de l’AAH. Je suis sourd et elle est atteinte de mucoviscidose ainsi que d’autres pathologies.

J’ai toujours eu le désir de travailler car j’estime le pouvoir et avoir cette chance.

Mon épouse a la vocation d’être enseignante en anglais mais sait qu’elle ne pourra jamais épouser sa destinée avec sa santé précaire. Après des études en comptabilité qui n’étaient pas faites pour moi, je me suis lancé dans les pas de ma femme et j’ai commencé une licence d’histoire et par la suite, obtenu un master MEEF sans réussir à le concours. Depuis 3 ans, je pourrais être enseignant contractuel et ainsi travailler à temps plein mais je ne l’ai jamais fait.

Si je travaille, mon épouse n’aura plus de revenu et sera totalement dépendante de mon salaire pour vivre ou plutôt survivre.

Ses maladies sont déjà un poids conséquent pour elle et le sentiment de « ne servir à rien » est déjà fort. Elle ne veut pas me demander d’argent pour aller acheter ce dont elle a besoin ou pour se faire un « achat plaisir » ! Je comprends totalement sa situation.
Cependant, mon envie de travailler, m’épanouir, de me responsabiliser et d’entrer dans la vie active est très forte également et elle comprend également très bien ma situation. Nous nous aimons et il n’est pas question de se séparer. Cependant le sujet alimente parfois nos disputes et créer des situations de conflits et d’inquiétudes pour notre avenir.

En 2021, il est temps de permettre aux handis d’aimer et de pouvoir vivre cette amour sans vivre dans la pauvreté.

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«Impossible pour moi de redevenir dépendante financièrement de quiconque»

Témoigner… revenir et écrire sur sa vie d’avant, d’aujourd’hui… mais surtout celle que l’on ne veut plus demain ! Exercice synonyme de douleurs (encore) mais aussi porteur d’espoir. J’ai 53 ans, j’ai 4 enfants, 2 encore à la maison qui ont 15 et 20 ans. Divorcée depuis 3 ans, séparée depuis 5 ans. Je touche l’AAH à taux plein depuis 4 ans et 6 mois.

Avant de trouver cette force vitale de pouvoir quitter notre maison, il m’a fallu presque 5 années… 5 longues années de piques… de réflexions, d’allusions à mon handicap qui ne se voyait pas… 

Au début je travaillais encore, puis j’ai réduit… »Tu travailles pour rien… », « Tes frais d’essence ne sont même pas couverts par ton salaire »… »Tu as vu ce qu’on paye de cantine pour que tu ailles bosser », etc… Énumérer est trop difficile pour moi. Et puis un jour malgré un énième « Mais ma pauvre… regarde-toi, tu as 4 enfants, tu as mal partout, tu n’es plus toute jeune, pas un centime, sans moi t’as rien… » je lui ai dit STOP. FINI.

Il s’est vengé, à sa façon. Il a pris ma carte bleue, mon chéquier, m’a insultée, craché au visage, etc.

Il ne mettait de la nourriture dans le frigo que pour nos enfants. J’ai tenu, à aucun moment je n’ai cédé, comme je l’avais si souvent fait auparavant, par peur… La peur m’avait définitivement quittée.

J’ai fait toutes les démarches nécessaires pour débloquer mon AAH, j’ai eu la chance de rencontrer des personnes à la CAF qui ont accéléré les choses.

Mais trouver un logement ! « Mais, Madame vous n’avez qu’une allocation, ce n’est pas pérenne… ça peut s’arrêter du jour au lendemain… ». Et oui, parce qu’en plus de la souffrance, du manque de vie sociale, du deuil de celle que vous étiez avant, de la nouvelle vie qu’il faut apprivoiser, accepter, il faut aussi que tous les 2 ans, 3 ans – ou plus c’est selon – que vous justifiez auprès de la MDPH de votre handicap, que vous leur VENDIEZ votre handicap et vos douleurs…

Mais je l’ai obtenu mon petit nid de réconfort ! Au bout de 6 mois je l’ai obtenu ! Les combats, ces combats, plus ceux que nous infligent à tous la vie, je les ai menés, je les mène encore. 

Mon dernier fils a besoin de soins psy, que je paye, seule… Je quémande tous les mois une pension alimentaire, leur père ne les prend jamais. Les soins de mon fils restent la priorité. Donc les miens passent en second voir troisième plan. Adieu sophro, ostéo, yoga… juste kiné deux fois par semaine…

Je me suis reconstruite, un peu, je suis abîmée, à vie, je le sais. Même si je suis capable de bonheur. J’ai un amoureux depuis 3 ans, j’ai cette chance, un homme d’une intelligence, d’une patience, d’une écoute sans pareille…. mais nous ne sommes pas un couple « normal ». 

Impossible pour moi de redevenir dépendante financièrement de quiconque. Impossible pour nous de nous marier, nous pacser, acheter une maison…. juste voir nos deux noms ensemble sur un quelconque projet…

Aucun d’entre nous ne mérite cette double peine… il est temps que les choses changent, évoluent ! Quelle image donnons nous à nos enfants, futurs citoyens de ce qu’est la loi, l’acceptation de la différence ?

Force et courage, nous en avons, physiquement souvent moins que les autres mais notre cerveau et notre volonté est intacte ! Ensemble, on y arrivera ! 

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Isabelle : «J’ai l’impression d’être un poids ou un rebut pour la société»

J’ai 49 ans. Je suis handicapée à 80%. Je suis mariée et nous avons trois étudiantes qui touchent très peu de bourses voire pas (pour l’une des trois), qui continuent leurs études et qui sont encore à la maison. Nous devons payer les charges, la cantine, les frais de scolarités et la nourriture pour 5.

Je touche l’AAH d’un montant de 360 euros. C’est peu pour subvenir aux besoins de la famille. Nous devons nous priver de loisirs et de sorties pour éviter de dépenser superficiellement.

Mon conjoint est obligé de me verser de l’argent afin que je puisse payer les courses alimentaires. Je n’ose pas lui demander de l’argent pour aller chez le coiffeur ou m’habiller. Je ne peux pas faire plaisir à mes filles et à mon mari. Je suis dépendante de mon mari financièrement. J’ai le moral à zéro, plus de vie sociale. Je perds peu à peu ma dignité. Ce n’est pas à lui de subvenir à mes besoins.

J’ai l’impression d’être un poids ou un rebut pour la société. Mon handicap, je l’ai depuis la naissance. Je n’ai pas choisi ma vie et je dois vivre avec.

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Lætitia : « Vivre sereinement et être libre de mes choix »

J’ai un handicap à 80 % depuis 10 ans. Je ne travaille plus malheureusement. Je ne touche pas l’AAH car mon mari perçoit une allocation « travailleur de l’amiante » depuis 2018. Je n’ai aucune ressource, je suis à sa charge, je n’ai plus de plaisir personnel car je me sens obligée de lui demander de l’argent. Pour moi, ce n’est pas une vie, je trouve ça injuste !

Le handicap en lui-même est compliqué, mais devoir être toujours à demander de l’argent, c’est usant !

Même si mon mari ne le perçoit pas comme moi, je me sens redevable tous les jours.

Je ne demande pas des millions, mais un minimum pour vivre sereinement et pour être libre de mes choix.

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Bénédicte : « Avec 1800 euros tout compris pour trois il faut compter chaque sous »

Voilà, je percevais jusque là une AAH à taux plein et mon mari une pension d’invalidité avec une AAH différentielle de 200 euros. Depuis que mon mari est à la retraite il dépasse le plafond de 180 euros et n’a plus d’AAH. 200 euros, c’est peu, c’est vrai, mais c’est comme si une fois à la retraite son handicap avait disparu ! Mais il est toujours handicapé ! Avec les plafonds, mon AAH à moi aussi est réduite de 200 euros. De plus, notre fils de 20 ans est revenu vivre chez nous. Nous l’aidons comme nous pouvons car jusqu’à ses 25 ans il n’a droit à rien, juste une complémentaire santé.

Nous avons encore la chance d’être propriétaires, mais avec 1800 euros tout compris pour trois il faut compter chaque sous.

Nous n’espérons plus grand chose maintenant avec notre âge et notre handicap (moteur et visuel).

L’argent n’est pas le plus important, nous sommes juste fatigués de nous battre pour tout.

Notre vie a été difficile, semé d’embûches et de malheurs (comme le suicide de ma fille). Nous nous n’avons plus aucun espoir concernant ce monde. Mais pour ceux qui garde l’espoir, battez vous ! Courage et relevez la tête ! Vous n’êtes pas des machines à mettre au rebus ! Le handicap n’est pas une tare dans ce monde parfait. Merci de publier tout ces témoignages en espérant que les choses bougent.

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Martine : « Je ne veux pas que ma fille handicapée vive la même dépendance que moi »

Bonjour, je m’appelle Martine. J’ai 59 ans, je suis reconnue travailleur handicapé entre 50 et 80 %. Je suis éligible à l’AAH, mais, mariée, mon mari a une retraire de 2300 euros donc je ne touche absolument rien. Sachant que si l’on regarde bien cela fait 1150 euros chacun en divisant par deux sa retraite, donc même pas un SMIC. Mais je ne peux pas calculer comme ça, car cet argent c’est le sien et pas le mien. Il doit donc m’entretenir et subvenir à mes besoins qui ne sont pas forcément les mêmes pour lui et moi.

Je n’ai pas la possibilité d’être indépendante et autonome dans ma vie et je me sens comme les femmes des années 50 et 60 qui n’avaient aucun droit sans leurs maris !

Il y a certainement des gens que ça ne gêne pas. Pour moi c’est une souffrance. Je me sens prisonnière de mes maladies et de mon handicap et prisonnière de ma dépendance financière, double peine.

Faute d’avoir mon propre argent je n’ai qu’un forfait téléphone à 2 euros et une carte de retrait seulement à ma banque, pas de carte de payement par dignité de ne pas demander. J’ai tout pris au moins cher, voilà ce que ça donne d’être dépendante. Demander pour ci, demander pour ça, je ne supporte pas et je préfère ne pas demander c’est pour moi une fierté et une liberté. Heureusement que je ne suis pas une femme battue ou soumise, elles doivent vivre un calvaire encore plus que moi.

J’ai commencé à travailler à 16 ans après mon BEPC dans la boulangerie familiale, mon parcours de travail s’est achevé par la naissance de mes trois enfants et je n’ai donc pas assez de trimestres pour prétendre à la retraite anticipée. Si je pouvais travailler comme avant, je ne demande que ça et donne volontiers mon handicap. Je suis courageuse. J’ai fait des ménages et j’ai été ASH en maison de retraite, des métiers physiques qui ont été le déclenchement d’une opération de hernie discale, fibromyalgie, centre anti-douleur, opération du cœur il y a trois ans et je suis encore sous traitement, hypertension, et les médocs qui me détruisent les intestins.

J’ai tenté de reprendre le travail à temps plein après mes opérations du dos, mais c’était impossible. Je n’ai pas d’autre choix que d’avoir l’AAH.

Ma dernière fille est elle aussi handicapée, une maladie de naissance génétique et orpheline. Assumer le handicap de son enfant est un parcours qui n’est pas du tout facile : la paperasse, les RDV médicaux, quand on espère enfin trouver le bon médecin et on doit répéter les mêmes choses des centaines de fois avec son enfant à ses côtés, qui aussi les vit et revit ces moments. La mise en place des besoins spéciaux à l’école, et l’administration… la bataille avec la MDPH quand l’enfant passe à l’âge adulte et comme si cela faisait disparaître sa maladie… une hérésie… une bataille de tous les jours.

Finalement ma fille travaille en tant qu’handicapée, avec des adaptations, elle vit seule et la réflexion de sa vie amoureuse et de couple est marquée par cette non individualisation de l’AAH.

Je me bats donc aussi pour elle et toutes et tous ces jeunes qui j’espère verront les choses changer dès maintenant !