Catégories
Témoignage écrit

« La situation actuelle organise la dépendance conjugale des personnes handicapées. »

Lorsque nous nous sommes mis en couple dans l’appartement de mon conjoint, nous tenions à partager les frais domestiques à égalité. Je suis en invalidité, je n’ai pas la possibilité de travailler pour améliorer mes revenus. Tant que je touchais l’AAH, j’atteignais des revenus de l’ordre de 850€ par mois, ce qui me permettait d’être indépendante financièrement de mon conjoint. Aujourd’hui, après un an seulement sans cette aide, voilà le bilan :

  • Je ne peux plus participer aux frais domestiques courants,
  • Je n’ai plus les moyens de financer des cours de sport, qui sont absolument nécessaires au traitement de ma pathologie,
  • J’ai du demander des aides familiales pour payer les frais liés à mes rendez-vous médicaux hors de ma ville,
  • Je n’ai plus les moyens de financer aucun loisir,
  • Je ne peux pas prévoir de thermalisme ou autre soin peu remboursé.

Précisons que mon conjoint et moi ne sommes ni mariés, ni pascés, nous ne possédons pas de compte joint : nous ne partageons en aucun cas nos finances, et n’avons aucune existence administrative officielle en tant que concubins, si ce n’est auprès de la CAF.

La situation économique dans laquelle je me trouve actuellement m’oblige à prier mon conjoint de bien vouloir m’aider financièrement, lui qui m’aide déjà à m’habiller, me laver, faire à manger, faire le ménage, les courses…

Le droit à l’AAH est évalué en fonction de nos situations individuelles, à partir de questionnaires médicaux et de descriptifs de la qualité de vie personnels très pointus, avec pour objectif le maintien de l’autonomie :

en rendant nos allocations tributaires des revenus de nos partenaires, la situation actuelle organise la dépendance conjugale des personnes handicapées.